Mais que fait le brise-glace américain dans les eaux arctiques?

La Garde côtière des États-Unis a déclaré vouloir redéployer son brise-glace Polar Star en Arctique cet hiver afin de « contribuer à protéger la souveraineté et la sécurité maritimes du pays dans la région », selon un communiqué de presse émis le 29 octobre 2020.
Habituellement en déploiement en Antarctique, le vaisseau ne réapprovisionnera pas la station scientifique McMurdo pour des raisons de sécurité dues à la pandémie de COVID-19 et se rendra donc en Arctique. Cependant, cette décision pose des questions sur la véritable nature de la mission, dans la mesure où la Russie avait affirmé sa présence en Arctique en septembre dernier avec son nouveau brise-glace nucléaire Arktika.
Faut-il voir une réponse américaine à la présence russe ? C’est une hypothèse selon le directeur du Conseil québécois d’études géopolitiques, Frédéric Lasserre. « Que les USA aient choisi de manifester de nouveau leur présence et leur intérêt en Arctique, c’est tout à fait possible à la faveur du déploiement de ce nouveau brise-glace russe », affirme-t-il.
Dans le contexte de la campagne électorale, l’annonce du redéploiement du Polar Star peut aussi être considérée comme une tactique de l’administration républicaine pour affirmer leur intention de continuer de défendre les intérêts américains en Arctique, même si la majorité de l’électorat, à l’exception des électeurs de l’Alaska, s’intéresse peu à ce qui s’y passe.
La troisième hypothèse serait liée à l’exploration pétrolière en mer de Beaufort et en Alaska. M. Lasserre estime que le brise-glace pourrait faire des essais et ainsi signifier aux compagnies pétrolières que le gouvernement américain a l’intention de relancer les campagnes d’exploration.
De nouvelles relations avec le Canada
Avec l’élection du démocrate Joe Biden à la présidence américaine le 7 novembre dernier, les relations diplomatiques devraient être plus faciles selon M. Lasserre.
Le spécialiste des relations internationales en Arctique qualifie cette tentative de maladroite de la part du secrétaire d’État américain Mike Pompeo. À ce tuitre, M. Lasserre pense que « la nouvelle administration n’ira pas de l’avant avec cette avenue politique ».