Dans le Grand Nord canadien, les Territoires du Nord-Ouest lorgnent du côté du nucléaire à petite échelle

Selon une feuille de route de Ressources naturelles Canada, la valeur potentielle des petits réacteurs modulaires (PRM) est estimée à 5,3 milliards de dollars entre 2025 et 2040 au pays. (Nuscale Power)
Le gouvernement ténois s’intéresse aux petits réacteurs modulaires (PRM) comme source d’énergie pour alimenter ses communautés. Mais selon certains, il ferait mieux de se concentrer sur les énergies renouvelables.

Et si la dépendance aux énergies fossiles de nombreuses communautés des Territoires du Nord-Ouest qui utilisent le diesel pour se chauffer et s’éclairer prenait fin?

C’est la réflexion que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, dans le sillage du gouvernement fédéral, est en train d’avoir ces jours-ci.

En octobre, Ottawa annonçait un investissement de 20 millions de dollars dans de petits réacteurs modulaires (PRM) d’énergie nucléaire dans le cadre de son engagement à atteindre des émissions nettes de gaz à effet de serre nul d’ici 2050.

Et si la dépendance aux énergies fossiles de nombreuses communautés des Territoires du Nord-Ouest qui utilisent le diesel pour se chauffer et s’éclairer prenait fin?

C’est la réflexion que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, dans le sillage du gouvernement fédéral, est en train d’avoir ces jours-ci.

En octobre, Ottawa annonçait un investissement de 20 millions de dollars dans de petits réacteurs modulaires (PRM) d’énergie nucléaire dans le cadre de son engagement à atteindre des émissions nettes de gaz à effet de serre nul d’ici 2050.

Le gouvernement de la première ministre Caroline Cochrane a également montré de l’intérêt pour cette forme d’énergie et l’a identifiée comme une technologie énergétique émergente qu’il suit « de près », selon une déclaration écrite du ministère de l’Infrastructure.

Ce dernier pense également qu’il faut davantage d’informations pour savoir si ces PRM pourraient être techniquement viables, sûres, fiables et rentables dans le Nord.

Que sont les PRM?

Les PRM produisent du chauffage et de l’électricité sans émissions de carbone, entre 2 et 300 mégawatts en fonction de leur taille, quand un réacteur de centrale nucléaire classique en produit environ 700.

Diane Cameron, directrice de l’énergie nucléaire à Ressources naturelles Canada, affirme que ce qui est envisagé dans le Nord se situe dans la gamme inférieure des PRM, soit environ cinq mégawatts.

Sachant que le Conseil national de la recherche estime qu’un mégawatt d’énergie peut alimenter en électricité entre 400 et 900 foyers, en fonction de leur consommation, 5 mégawatts pourraient donc fournir du courant à des milliers de foyers.

L’autre avantage des PRM, c’est qu’ils peuvent être construits à un endroit, puis transportés par la route pour être assemblés ailleurs, facilitant ainsi la logistique.

Quels avantages pour le Nord?

Face à ces avantages, des dirigeants ténois font pression pour que soit approfondie la recherche sur la manière dont l’énergie nucléaire à petite échelle pourrait être appliquée dans le Nord, afin que la dépendance de la région au diesel prenne fin.

Avec le réchauffement climatique, le transport de cette matière première se fait de plus en plus sur un terrain qui se veut instable et imprévisible, pour atteindre les communautés isolées.

Le gouvernement fédéral a investi 20 millions de dollars dans la centrale électrique Integral Molten Salt Reactor de Terrestrial Energy. L’entreprise conçoit un petit réacteur modulaire qui, espère le gouvernement fédéral, l’aidera à atteindre son objectif d’émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050. (Parterrestrial Energy)

Le conseiller municipal de Yellowknife, Niels Konge, est optimiste que certaines des dernières conceptions nucléaires « pourraient résoudre certains de nos problèmes d’énergie dans le Nord », mais admet que le chemin sera encore long avant que le produit ne devienne commercialisable.

Mme Cameron pense, elle, que cela pourrait être le cas entre 2025 et 2030, mais avant d’être introduite aux Territoires du Nord-Ouest, la technologie sera testée dans les laboratoires nationaux.

En cas de succès, les PRM pourraient être utilisés dans les communautés, mais pas avant une vingtaine d’années, croit-elle.

Une opposition qui se fait entendre

La technologie ne séduit cependant pas tout le monde, comme l’a fait savoir la semaine dernière, le Parti vert du Canada. Celui-ci a appelé le gouvernement libéral à abandonner l’énergie nucléaire pour, à la place, investir dans les énergies renouvelables.

La membre du parlement Elizabeth May a fait savoir par voie de communiqué qu’il n’y a pas de place pour une telle énergie, puisque des alternatives « plus propres et moins onéreuses existent. »

Elle justifie sa position par un rapport de l’ONU publié en 2018 et dans lequel les scientifiques avertissent qu’il ne restait à l’époque que 12 ans pour réduire drastiquement les émissions mondiales, afin d’éviter les impacts les plus catastrophiques du changement climatique.

Avec les informations de Hannah Paulson

Radio-Canada

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