Au tour de Bank of America de refuser de financer les forages en Arctique

Les responsables chez Bank of America ont annoncé qu’ils ne financeront pas des projets pétroliers et gaziers dans l’Arctique. Au total, c’est plus d’une vingtaine d’institutions mondiales qui suivent la tendance. (Lindsey Wasson/Reuters)
La banque est la première grande institution financière américaine à suivre le mouvement soutenu par les groupes environnementaux et les communautés autochtones de ne pas financer l’exploration pétrolière et gazière dans l’Arctique.

L’annonce révélée lundi par Bloomberg News survient alors que le président sortant Donald Trump avait ouvert la voie en novembre à l’exploration pétrolière et gazière en Alaska, dans une zone protégée de l’Arctique où vivent des ours polaires et des caribous.

« Il y a eu un malentendu autour de notre position, mais nous n’avons pas historiquement participé au financement de projets d’exploration pétrolière et gazière dans l’Arctique », a déclaré à Bloomberg News, Larry Di Rita, responsable à Washington de la stratégie et politique chez Bank of America.

« Mais étant donné cette mauvaise interprétation, nous avons déterminé qu’il est temps de codifier notre pratique existante en politique. »Larry Di Rita, responsable à Washington de la stratégie et politique chez Bank of America

Les Premières Nations et conseils de bande Gwich’In du nord du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et de l’Alaska avaient entamé des rencontres avec les grandes banques canadiennes pour leur demander de ne pas financer le forage pétrolier dans l’Arctique. Un appel suivit à ce jour par plusieurs institutions financières du pays telles TD, la Banque Royale du Canada (RBC) et la Banque de Montréal (BMO).

L’arrivée de Joe Biden à la maison blanche, en janvier, devrait signifier plus de protection pour la faune alaskienne et plus particulièrement le troupeau de caribous Porcupine, menacés par les gros projets pétroliers et gaziers dans la Réserve faunique nationale de l’Arctique. (Malkolm Boothroyd)

Les associations écologiques ont salué le geste de Bank of America, notamment l’organisme de protection de l’environnement Sierra Club qui a indiqué par voie de communiqué que les décisions de l’Administration Trump qui « aggravent» la crise climatique ne « respectaient pas les droits fondamentaux des peuples autochtones » de la région tout en « menaçant » les écosystèmes.

Le Sierra Club avait auparavant qualifié la Bank of America « d’unique grande banque des États-Unis à ne pas renoncer au financement de la destruction » dans la zone protégée de l’Alaska. L’organisme a d’ailleurs rappelé que d’autres banques avaient quant à elle refusé de financer le forage dans l’Arctique comme Goldman Sachs, Chase, Morgan Stanley, Citi ou Wells Fargo.

« Maintenant que toutes les grandes banques américaines ont déclaré sans équivoque qu’elles ne financeront pas cette activité destructrice, il est plus que jamais évident que toute compagnie pétrolière envisageant de participer à la vente peu judicieuse de concessions par Trump devrait rester à l’écart.. »Ben Cushin, organisme Sierra Club

La Première Nation Gwich’In milite depuis des décennies auprès des politiciens de Washington pour la protection de l’aire de mise bas des caribous de la harde Porcupine, la Réserve faunique nationale de l’Arctique située dans le nord de l’Alaska.

Dans un communiqué de presse, la directrice générale du comité directeur de la communauté autochtone Gwich’in en Alaska, Bernadette Demientieff, s’est à son tour félicitée que les grandes institutions financières écoutent les demandent des Premières Nations.

« Nous n’arrêterons jamais de nous battre pour protéger les territoires sacrés contre les forages destructeurs, et nous vaincrons », a conclu Bernadette Demientieff.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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