Lancement du Mois de l’histoire des Noirs à Iqaluit dans le Grand Nord canadien
La Nunavut Black History Society donne, dimanche, le coup de départ de célébrations mettant à l’honneur les communautés noires pendant tout le mois de février, avec la présence virtuelle d’une invitée de marque.
Même si les célébrations entourant le Mois de l’histoire des Noirs seront différentes, elles auront tout de même lieu à Iqaluit où 325 membres de la communauté noire habitent, selon le recensement de 2016.
« La COVID-19 est là et nous devons faire tout notre possible pour arrêter la propagation, malgré notre envie de célébrer », met en garde Stephanie Bernard, présidente de la Nunavut Black History Society, qui organise les événements qui s’étendront jusqu’au 14 mars.
Même si Mme Bernard avoue que la programmation reste une surprise, elle affirme qu’un festival de cinéma commencera le vendredi 12 février, et que chaque jeudi, un nouveau film mettant en lumière des communautés noires sera projeté.
En ouverture, les participants découvriront Judas and the Black Messiah, film sur Fred Hampton, un jeune leader des Black Panthers dans les années 1960 et bien placé dans la course pour les Oscars.
Un événement organisé autour de la révolution haïtienne, « qui est trop souvent peu abordée dans l’histoire », selon Mme Bernard, sera aussi l’un des grands moments des célébrations.
Un prix pour une pionnière
La soirée du 7 février, sera aussi l’occasion de remettre des prix dont le Sankofa Lifetime Achievement Award à Jean Augustine, l’ancienne femme politique canadienne et première femme noire élue à la Chambre des communes, qui participera virtuellement.
Mme Augustine, qui est à l’origine de l’adoption de février comme Mois de l’histoire des Noirs au niveau fédéral, se dit impressionnée par le soutien que reçoit la communauté noire d’Iqaluit.
Elle dresse aussi un parallèle entre les luttes des Inuit et celles des Noirs.
« Nous avons tous les mêmes problèmes dans la société : les histoires des Inuit non plus ne sont pas racontées comme elles devraient l’être », avance celle qui considère février comme un mois ou tous les membres de la société devraient en apprendre davantage sur les différentes cultures au Canada.
Elle appelle aussi à ce que l’effort se poursuive les autres mois de l’année.
Poursuivre les conversations en lien avec la justice raciale
Mme Augustine affirme que cette année, après les événements tragiques qui ont impliqué les membres de la communauté noire ces derniers mois, il est plus important que jamais que la conversation se poursuive sur les questions raciales.
« Peut-être que la pandémie nous a donné ce temps de réflexion afin que nous puissions commencer à examiner ce que nous devons faire », espère-t-elle.
Ce n’est pas Stephanie Bernard qui dirait le contraire, puisque son organisme n’a pas chômé ces derniers mois. Après avoir consulté la communauté, la Nunavut Black History Society a décidé d’interpeller les gouvernements municipal et territorial et de leur soumettre des appels à l’action en lien avec la justice raciale.
« La Ville a accepté, en principe, tous nos appels à l’action et son comité stratégique va mettre sur pied un calendrier de mise en oeuvre et une estimation des coûts », détaille-t-elle, en ajoutant que l’organisme communautaire devrait en savoir plus en mars.
De son côté, le gouvernement du Nunavut devrait avoir une discussion sur le sujet plus tard ce mois-ci.