Climat : le seuil de +1,5 °C risque d’être atteint d’ici 2025, avertit l’ONU

La fonte des glaciers comme celui de Hubbard en Alaska contribue à l’élévation du niveau des océans. (Don Mennig/iStock)

Il y a 40 % de probabilités que la température moyenne sur une année dépasse d’ici 2025 le seuil de 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels, objectif de l’Accord de Paris de lutte contre le réchauffement climatique, a dit jeudi l’ONU.

La dernière décennie a enregistré des températures records : 2020 a ainsi rejoint 2016 sur la plus haute marche des années les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, avec une moyenne de 1,25 °C au-dessus de la période préindustrielle.

Or, l’Accord de Paris, conclu en 2015, fixe pour objectif de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C [ce qui] réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques.

Les probabilités que ce dernier seuil soit franchi au moins sur une année augmentent constamment, selon une étude réalisée par le Meterological Office britannique pour l’Organisation météorologique mondiale (OMM), agence spécialisée de l’ONU.

Il est probable à 40 % que la température mondiale annuelle moyenne soit temporairement supérieure de 1,5 °C aux valeurs préindustrielles pendant au moins l’une des cinq prochaines années, et cette probabilité augmente avec le temps, souligne l’OMM dans sa présentation du bulletin sur les prévisions annuelles à décennales du climat à l’échelle mondiale.

« Même si ce dépassement n’était que temporaire, cette étude montre, avec une grande fiabilité scientifique, que nous nous rapprochons de manière mesurable et inexorable de la limite inférieure de l’Accord de Paris », Petteri Taalas, le secrétaire général de l’Organisation mondiale de la météorologie. Photo prise à Genève en Suisse en 2018. (Denis Balibouse/Reuters)
La limite inférieure

Par ailleurs, il est probable à 90 % qu’au moins une année entre 2021 et 2025 devienne la plus chaude jamais enregistrée et détrône ainsi 2016.

« Même si ce dépassement n’était que temporaire, cette étude montre, avec une grande fiabilité scientifique, que nous nous rapprochons de manière mesurable et inexorable de la limite inférieure de l’Accord de Paris », ajoute dans cette présentation Petteri Taalas, patron de l’OMM.

Et il met en garde sur les conséquences, puisque l’augmentation des températures se traduit par une fonte accrue des glaces, une élévation du niveau de la mer, une augmentation des vagues de chaleur et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes, ainsi que par des répercussions plus importantes sur la sécurité alimentaire, la santé, l’environnement et le développement durable.

D’autres experts, comme Joeri Rogelj de l’Imperial College de Londres, ont mentionné qu’un dépassement temporaire des 1,5 °C ne signifierait pas nécessairement la fin des objectifs de l’Accord de Paris.

Mais c’est quand même une très mauvaise nouvelle, a-t-il affirmé. Cela nous dit une nouvelle fois que les actions face au réchauffement climatique sont à ce jour totalement insuffisantes et qu’il faut d’urgence réduire à zéro les émissions [de gaz à effet de serre] pour arrêter le réchauffement.

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