Le régime alimentaire des ours polaires révèle les effets des changements climatiques sur les mammifères marins du Nunavut, indique une étude

Un ours polaire transportant une proie. (Iain D. Williams/Reuters)
Alors que les dirigeants du monde entier se réunissent à Glasgow, en Écosse, pour discuter de la crise climatique, l’Arctique demeure l’une des régions du globe les plus touchées par la hausse des températures.

Une récente étude publiée dans la revue ScienceDirect a tenté de comprendre les effets des changements climatiques en suivant les mammifères marins par le biais de leurs prédateurs, les ours polaires.

À ce titre, l’équipe de scientifiques de l’Université de York au Canada a observé de 2010 à 2018 les habitudes alimentaires de plusieurs populations d’ours polaires du Nunavut. « L’identification des zones de chevauchement entre l’ours polaire et ses proies peut permettre de mieux comprendre la dynamique prédateur-proie régionale et aider à prévoir la gravité et l’influence des changements induits par le climat. »

Ils ont constaté un changement de régime en favorisant les proies disponibles en fonction des saisons et du territoire. Le document accessible en ligne précise que les ours peuvent également sous la contrainte s’écarter de leurs types de nourriture habituels.

« La congruence entre les habitudes alimentaires des ours polaires et la répartition connue des proies suggère que les ours polaires servent d’indicateurs écologiques et que la surveillance continue de leur régime alimentaire peut révéler des changements régionaux et à grande échelle dans la répartition des populations de proies et le fonctionnement de l’écosystème arctique », peut-on lire dans l’étude.

Carte du Nunavut montrant la répartition des populations d’ours polaires observées par les chercheurs de l’Université York de 2010 à 2018. (ScienceDirect)

La perte de la glace de mer et le réchauffement des températures auront de profondes répercussions dans tout l’Arctique, avec des conséquences écologiques en cascade, précisent les chercheurs.

Bien qu’il existe de nombreuses incertitudes sur les capacités d’adaptations des espèces aux changements des conditions environnementales, les experts s’accordent à dire qu’un suivi des régimes alimentaires peut donner de précieuses informations.

« Nos recherches indiquent que les régimes alimentaires des ours polaires reflètent le calendrier spatial et saisonnier connu de la disponibilité des proies et peuvent servir d’indice de distribution et de changements à court terme ou localisés dans l’abondance des proies », ajoutent les scientifiques.

Les ours polaires peuvent donc servir d’indicateurs des changements régionaux et à grande échelle des populations de mammifères marins et du fonctionnement de l’écosystème arctique.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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