Les chefs de partis soulignent les sacrifices des vétérans autochtones
Les chefs de partis fédéraux ont souligné lundi les sacrifices et le courage des anciens combattants autochtones, mais ils ont aussi déploré la discrimination et les injustices que ces vétérans ont subies à leur retour au pays.
Tous les drapeaux sur les édifices fédéraux, y compris la tour de la Paix sur la colline du Parlement, avaient été mis en berne lundi à l’aube pour reconnaître l’engagement des anciens combattants autochtones.
Les drapeaux canadiens étaient déjà en berne depuis mai dernier, lorsqu’on a découvert ce que l’on croit être des tombes non marquées d’enfants autochtones près d’anciens pensionnats fédéraux.
À l’approche du jour du Souvenir, le 11 novembre, ils ont été hissés dimanche soir, puis à nouveau mis en berne lundi matin en hommage aux vétérans autochtones.
Les unifoliés devraient être hissés à nouveau au sommet des mâts lundi soir, au coucher du soleil, en prévision des cérémonies du jour du Souvenir jeudi. Les drapeaux seront aussi mis en berne le 30 septembre, à l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.
Le premier ministre Justin Trudeau a indiqué lundi matin à Ottawa que les Autochtones de tout le pays qui ont servi « ont souvent fait face à des systèmes, à une discrimination et à des obstacles plus importants ».
Trudeau rencontre des vétérans autochtones
Avant la toute première réunion du caucus libéral depuis le scrutin du 20 septembre, M. Trudeau a expliqué qu’il avait discuté plus tôt avec d’anciens combattants autochtones « pour parler de leurs expériences et surtout pour parler de la voie à suivre, à la fois pour le ministère des Anciens Combattants et pour les Autochtones ».
On estime que plus de 12 000 Autochtones se sont enrôlés dans l’armée canadienne pendant la Grande Guerre, la Deuxième Guerre mondiale et la guerre de Corée. Plus de 500 d’entre eux sont morts au combat et de nombreux autres ont été blessés.
Privés des avantages offerts aux autres vétérans
Bon nombre de ceux qui sont revenus au Canada ont fini par passer entre les mailles du filet social, privés des mêmes avantages offerts aux vétérans allochtones. D’autres ont découvert qu’ils avaient perdu leur statut d’Indien en s’enrôlant dans l’armée canadienne.
Bien qu’elle ne soit pas officiellement reconnue par le gouvernement fédéral, la Journée des anciens combattants autochtones, le 8 novembre, prend de plus en plus d’ampleur chaque année depuis sa création par le conseil municipal de Winnipeg en 1994.
Un héros autochtone, Tommy Prince
Le chef conservateur, Erin O’Toole, a marqué l’occasion en racontant dans une vidéo l’histoire de Tommy Prince, qui est devenu l’un des soldats autochtones les plus décorés du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale, puis la guerre de Corée.
Malgré ce remarquable état de service, M. Prince, comme beaucoup d’autres, n’a pas pu bénéficier du soutien offert aux anciens combattants canadiens et il a fini dans la rue, sans abri, avant de mourir en 1977.
Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a mené lundi matin ses collègues députés jusqu’au Monument national des anciens combattants autochtones, dans le parc de la Confédération, au centre-ville d’Ottawa, où ils ont déposé une couronne et des roses lors d’une brève cérémonie.
Tout en rendant hommage aux militaires autochtones, M. Singh a dénoncé l’injustice qu’ont vécue les anciens combattants autochtones.
Plus de 2500 Autochtones sont actuellement membres des Forces armées canadiennes, soit environ 2,7 % de tout le personnel militaire.