Un discours du Trône avec le Grand Nord canadien en son sein

Iqaluit
La ville d’Iqaluit. Le premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok, parle d’un moment historique après avoir entendu une partie du discours du Trône prononcé en inuktitut par Mary Simon. (David Gunn)
Le discours du Trône de 2021 avait un goût de Grand Nord. Avec la gouverneure générale Mary Simon, prononçant des parties de son allocution en inuktitut, le moment n’a pas manqué de marquer les esprits au nord du 60e parallèle.

P.J. Akeeagok, le premier ministre du Nunavut, dit se réjouir de la direction du pays décrite par la gouverneure générale. Il ne cache pas que le fait d’entendre une langue inuit lors de l’événement avait pour lui une saveur particulière.

« C’était un jour de grande fierté et un moment historique pour les Inuit canadiens d’entendre la première gouverneure générale autochtone du Canada prononcer des parties du discours du Trône en inuktitut. »P.J. Akeeagok, premier ministre du Nunavut

Une première soulignée aussi par la sénatrice yukonnaise Pat Duncan, une des rares sénatrices indépendantes à avoir pu assister au discours en personne.

« En grandissant au Yukon, on entend l’inuktitut à la télévision et à la radio à l’occasion. Et quand Mary Simon a parlé en inuktitut, en français et en anglais, c’était vraiment spécial. J’avais l’impression d’être dans le Nord. Je me sentais comme à la maison et c’était vraiment spécial d’être là pour entendre ça. »

M. Akeeagok est content de voir que la réconciliation a été abordée tôt dans le discours.

Mme Duncan partage cet avis et rappelle que le Yukon est la première entité du pays à avoir élaboré une stratégie pour répondre aux recommandations du rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Le premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok, est optimiste quant à la direction prise par le discours du Trône. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

Plus généralement, P.J. Akeeagok note que les priorités énoncées concernent des enjeux clés du Grand Nord et du Nunavut, notamment la santé mentale, le logement, les infrastructures et les services de garde pour enfants.

« Ces investissements sont essentiels pour combler les lacunes du Nunavut en matière d’infrastructures et de logement et auront un impact important sur la crise du suicide dans notre territoire », dit-il.

M. Akeeagok note aussi que, parmi les priorités, figurent les questions relatives aux changements climatiques.

Il a particulièrement hâte que le Nunavut « poursuive son travail de protection de l’environnement virginal et de l’habitat faunique de l’Arctique tout en offrant des possibilités aux Nunavummiut par des investissements dans l’économie bleue et les emplois verts ».

Il veut aussi continuer à renforcer les partenariats passés avec Ottawa pour faire progresser les priorités et les objectifs communs.

Selon Mme Duncan, malgré le fait que « le Nord n’a pas été oublié dans le discours », certains sujets clés n’ont pas été abordés.

Il s’agit entre autres du revenu de base garanti, qui a déjà été testé au Manitoba par le passé et pour lequel l’Île-du-Prince-Édouard se bat actuellement : « Le Yukon a, dans la stratégie « La population d’abord », la recommandation claire de travailler avec la coalition anti-pauvreté du Yukon pour mettre en place le revenu de base garanti. J’aimerais donc continuer à faire pression sur le gouvernement fédéral sur cette question spécifique. »

Pat Duncan regrette par ailleurs que le discours n’ait pas annoncé une réponse ferme à la crise des opioïdes qui a fait 14 morts au Yukon entre le 1er janvier et le 31 août.

Avec des informations de Claudiane Samson

Laureen Laboret, Radio-Canada

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