Quand la télévision s’intéresse à la géopolitique dans l’Arctique
Après la série norvégienne Envahis et les séries danoises Borgen, une femme au pouvoir et The Killing, voici l’Enfer blanc, une coproduction suédoise et islandaise qui s’intéresse à la fois aux questions géopolitiques en cours dans l’arctique et aux préoccupations des populations inuit de la région.
Alors que les représentants des pays du cercle arctique sont rassemblés au Groenland pour signer un traité historique interdisant le forage pétrolier, l’équipage d’un navire de recherches suédois est attaqué par des hommes armés en plein océan Arctique.
Qui sont les responsables? Pure coïncidence ou vaste conspiration? Certains montrent du doigt des activistes écologistes. D’autres accusent des communautés autochtones qui n’en peuvent plus de voir des étrangers coloniser leur territoire. Et si c’était une opération violente menée par des mercenaires à la solde de compagnies pétrolières à la recherche de nouvelles zones à forer?
Durant les premiers épisodes de la série, les soupçons fusent de partout, surtout que plusieurs voient derrière la manœuvre la main d’un pays (la Russie, les États-Unis ou la Chine?) non identifié dont l’objectif est d’accaparer les réserves d’énergie fossile. Des ressources énergétiques d’autant plus convoitées que la communauté internationale compte interdire son exploitation pour sauver la région arctique.
Dans un contexte de fortes crispations politiques, où la fiction semble être rattrapée par la réalité, les États du cercle arctique tirent la sonnette d’alarme. Et la récente découverte au large du Groenland de la plus grande réserve de pétrole du monde vient empirer la crise. Les premières minutes s’ouvrent d’ailleurs sur un avertissement d’Elsa Engrstöm (interprétée par Lena Endre), la ministre des Affaires étrangères de Suède, ex-climatologue et activiste écologique.
« Au-delà de deux degrés, la fonte des glaces sera irréversible, lance-t-elle. En cas de fonte totale des glaces, le niveau de la mer s’élèvera de 7,5 mètres. Le point culminant des Maldives est à 2,5 mètres. »
Enfer blanc, imaginé par le Suédois Jóhann Ævar Grímsson est un véritable polar nordique mettant en scène des personnages aux antipodes les uns des autres. À travers la crise diplomatique et la réalité climatique, les jeux de coulisse annoncent peut-être les prochaines tragédies, au cœur d’un Arctique sous tension.