Grâce aux énergies propres, une Première Nation du Nord canadien entend se détourner du diesel
La Première Nation dénée de Lutselk’e, aux Territoires du Nord-Ouest, travaille sur un projet de production d’énergie renouvelable pour la communauté. Ce projet permettra de créer des emplois, mais aussi suffisamment d’énergie solaire et éolienne pour y limiter l’usage du diesel.
Même si, au cœur de l’hiver, Lutselk’e n’a que cinq heures d’ensoleillement par jour, l’été est suffisamment ensoleillé pour que la petite communauté d’environ 300 personnes exploite depuis des années une petite installation solaire.
Le responsable des innovations pour Denesoline Corporation, Haroon Bhatti, affirme que de nouveaux panneaux solaires seront installés dès l’été prochain.
La société participe ainsi à la construction d’une centrale électrique à énergie propre qui alliera la force du vent, grâce à des éoliennes, à celle du soleil pour répondre à plus de 70 % des besoins de la communauté en matière d’énergie.
Selon Haroon Bhatti, d’ici 2026, la communauté espère pouvoir abandonner presque complètement les génératrices au diesel. Celles-ci ne serviraient plus qu’en cas d’urgence.
Une chance de formation pour des opérateurs locaux
Le projet permettra de former à distance, pendant un an, au moins 12 membres de la communauté. Ceux-ci pourront ensuite gérer la centrale. Ces mêmes opérateurs pourraient à l’avenir participer à la mise en place de cette technologie au sein d’autres communautés du territoire.
« Ce projet permettra à la communauté de prendre en main ses besoins énergétiques, affirme Haroon Bhatti. Ses membres pourront gérer ce système hybride d’énergie renouvelable, voir quelle énergie est utilisée et où elle est stockée. »
Le projet financé à hauteur de 1,2 million de dollars par Ressources naturelles Canada est un partenariat entre l’Institut de technologie de la Colombie-Britannique (BCIT), la Nation dénée de Lutselk’e et le Digital Technology Supercluster.
Le vice-président de Digital Technology Supercluster, Shawn Gervais, croit que ce projet va au-delà de la simple formation.
À terme, les opérateurs locaux pourront s’occuper seuls du nettoyage, du dépannage, de l’orientation des panneaux et du bon fonctionnement des éoliennes, en plus de comprendre le fonctionnement du système d’intelligence artificielle qui permet de passer d’un type d’énergie à l’autre.
D’après un reportage d’Avery Zingel