Des substances chimiques possiblement nocives présentes dans l’océan Arctique se retrouvent aussi dans l’air

Des produits chimiques se propageraient dans les airs après avoir été libérés des eaux de l’Arctique. (Olivier Morin/AFP/Getty Images)
Des produits chimiques nocifs pour la santé, connus sous l’appellation PFAS, peuvent se déplacer de l’océan Arctique à l’air par le biais des embruns marins, révèle une étude suédoise.

Les chercheurs scandinaves ont observé que lorsque des bulles contenant des acides perfluoralkyles (PFAS) se libèrent à la surface de l’eau de mer salée, les composés se retrouvent sous forme d’aérosol avant de s’introduire dans l’air sous forme de minuscules particules.

Publiée dans la revue Environmental Science & Technology, l’étude se base sur des analyses effectuées dans deux sites côtiers de Norvège. Entre 2018 et 2020, l’équipe d’expert a collecté plus de 100 échantillons d’air.

Selon leurs essais sur le terrain, les chercheurs estiment qu’il pourrait y avoir de 258 à 686 tonnes de PFAS libérés dans le monde entier par les océans dans l’air chaque année, ce qui signifie que les embruns marins sont une source importante de ces produits chimiques éternels pour les communautés côtières.

Dans un article consultable en ligne sur le site de CTVNews, on explique que l’analyse en laboratoire des particules dans les échantillons a montré la présence de contaminants, dont certains potentiellement cancérigènes, dans tous les échantillons prélevés.

En comparant les niveaux de contaminants aux ions de sodium (sel marin), les chercheurs ont émis l’hypothèse que les PFAS quittent l’océan avec l’embrun marin pour être ensuite « soufflés » vers l’intérieur des terres.

« On considère que le transport atmosphérique à longue distance contribue de manière substantielle à l’omniprésence des PFAS, en particulier dans les régions éloignées comme l’Arctique et l’Antarctique », stipule l’étude.

Les scientifiques suggèrent que les PFAS peuvent parcourir de grandes distances dans les embruns marins, avec des estimations pouvant aller de 300 à 10 000 kilomètres, selon la vitesse des vents ou en fonction de la température de la surface des océans.

Rappelons que les PFAS sont utilisés dans la production industrielle des emballages alimentaires, des produits de soins personnels et des revêtements hydrofuges. Plusieurs pays en ont d’ailleurs interdit l’utilisation.

L’Agence américaine de protection de l’environnement compte classer certains PFAS comme des « substances dangereuses ». À ce titre, elle prévoit que les industriels qui en produisent fournissent des informations sur leur toxicité.

Une étude de Santé Canada a révélé que 98,5 % des Canadiens ont des PFAS dans leur sang. D’autres recherches ont associé les PFAS à des problèmes de santé comme le cancer et l’obésité. Elles pourraient aussi réduire l’efficacité du système immunitaire.

Avec les informations de CTVNews

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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