L’énigme du petit âge glaciaire dans les mers nordiques enfin résolue
Les causes du petit âge glaciaire ont longtemps été un mystère pour les scientifiques en climatologie historique. Mais une équipe de chercheurs de l’Université du Massachussetts Amherst a découvert que son existence serait due à l’arrivée des eaux chaudes de l’Atlantique dans les mers nordiques à la fin des années 1300.
Dans leur étude, les scientifiques ont réussi à comprendre la formation du petit âge glaciaire, une période climatique froide principalement localisée sur l’Atlantique Nord ayant eu lieu entre le début du XIVe siècle et la fin du XIXe siècle. Elle est caractérisée par une série d’hivers longs et froids.
« Le petit âge glaciaire a été précédé par une intrusion exceptionnelle d’eau chaude de l’Atlantique dans les mers nordiques », indique l’étude publiée en anglais dans la revue spécialisée Sciences Advances.
Selon les scientifiques, l’intrusion en question était la conséquence d’un blocage atmosphérique persistant au-dessus de l’Atlantique Nord, lié à une activité solaire exceptionnellement élevée.
« L’eau plus chaude a entraîné la rupture de la glace de mer et le vêlage des glaciers de marée, ce qui a, entre autres, permis à l’important volume de glace accumulé d’être exporté dans l’Atlantique Nord », explique l’étude.
Pour mener à bien leurs recherches, les experts ont observé plusieurs données marines reconstituant plus de 3000 ans de températures de surface de la mer dans l’Atlantique Nord. Ils ont alors observé dans les années 1300, et dans un laps de temps plutôt court, des variations extrêmes allant de conditions très chaudes à d’autres exceptionnellement froides.
Les climatologues savent que l’eau chaude des tropiques se déplace généralement vers le nord le long des côtes de l’Europe du Nord. Ce phénomène complexe permet de réguler le climat de la planète puisque les eaux chaudes refroidissent lorsqu’elles atteignent les régions arctiques.
Or, durant la période médiévale, l’activité solaire était exceptionnellement élevée et les éruptions volcaniques étaient très peu nombreuses, ajoutent les chercheurs. En quelques décennies, la glace s’est alors déplacée de l’Arctique vers l’Atlantique Nord avec pour conséquence de refroidir les eaux de l’océan Atlantique, mais a également réduit leur salinité. « C’est cette addition d’événements qui a déclenché le refroidissement majeur. », conclut l’étude.