La crise climatique déstabilise l’Arctique dans son ensemble, selon un rapport
Alors que l’Arctique connaît des records de chaleur, un document de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique indique que des régions entières se retrouvent déstabilisées par la nouvelle réalité climatique.
Les conséquences du réchauffement climatique d’origine humaine continuent de s’intensifier, stipule le rapport qui rappelle que l’Arctique se réchauffe « nettement plus vite » que l’ensemble de la planète.
Les rapports annuels de l’agence américaine responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère offrent une vue d’ensemble de l’état du climat dans l’Arctique. La dernière édition explique que le réchauffement rapide continue à entraîner une évolution prononcée de l’environnement dans la région.
L’année dernière (octobre 2020-septembre 2021) arrive au septième rang des plus chaudes sur les terres arctiques depuis le début des relevés en 1900, précise le document. « Les signes de changements saisonniers sont également nombreux, et les dates auxquelles les précipitations tombaient historiquement sous forme de neige connaissent des précipitations sous forme de pluie. »
Si les paysages gelés – glace de mer, glace terrestre, pergélisol et neige – sont les caractéristiques du système arctique, la transition de la glace à l’eau et l’intensification des cycles hydrologiques sont des questions de plus en plus préoccupantes. À ce titre, les experts observent des changements importants quant à la pérennité même de l’Arctique comme région froide.
« Les observations environnementales effectuées dans l’ensemble de l’Arctique mettent en évidence des liens importants entre les saisons, précisent les chercheurs. Les événements extrêmes et les processus locaux amplifiés indiquent un Arctique dont la variabilité régionale et temporelle augmente. »
Le rapport met également en évidence les obstacles pour les scientifiques de suivre la rapidité de ces transformations dans l’océan arctique, notamment lorsqu’il est question d’étudié les effets du carbone. Ajouté dans l’atmosphère, ce dernier réchauffe l’air et les eaux et acidifie probablement l’océan Arctique plus rapidement que d’autres.
« Face aux difficultés de mesurer l’acidification in situ, les chercheurs s’efforcent non seulement de fabriquer des instruments de terrain autonomes plus robustes, mais aussi d’améliorer l’infrastructure de modélisation théorique et informatique qui permet de faire face à ce changement important dans un océan aussi vaste et difficile. »
Les experts mentionnent que la pandémie de COVID-19 a entraîné de fortes perturbations, en particulier chez les peuples autochtones. Le rapport prend en exemple les grandes difficultés qu’ont eues les Autochtones de l’Alaska à avoir accès à leurs aliments traditionnels ou à ceux achetés en magasin. « Les points forts de la culture autochtone, comme le partage de la nourriture, ont permis de réduire les pressions sur la sécurité alimentaire », ajoute le rapport.