Le patrimoine culturel arctique de l’archipel du Svalbard menacé par les changements climatiques

Des maisons ancestrales se dressent sur l’archipel du Svalbard, près de Longyearbyen. (Maja Hitij/Getty Images)
Des scientifiques alertent sur la fragilisation des bâtiments historiques due à la hausse des températures dans l’Arctique. Les fondations et les structures de plusieurs édifices patrimoniaux de l’archipel norvégien commencent d’ailleurs à être touchées par la pourriture.

Les changements climatiques ont déjà des conséquences importantes, indiquent des chercheurs de l’organisme norvégien SINTEF qui travaillent d’ailleurs sur l’archipel dans le cadre d’un projet de préservation et de restauration du patrimoine de Longyearbyen et Ny-Ålesund, deux d’anciens sites historiques d’importances.

Selon les experts, la sauvegarde des lieux et des objets patrimoniaux est soumise à un double défi, soit le réchauffement climatique et l’augmentation de l’activité humaine sur les îles. « Une attention particulière est accordée à la préservation du patrimoine culturel à Svalbard, qui n’a pas de population autochtone, mais dont l’histoire remonte au début des années 1600 », raconte Anatoly Sinitsyn, chercheur au SINTEF.

Les observations au cours des dernières décennies suggèrent une augmentation des températures de l’air de surface, une diminution de la couverture de neige et de l’étendue de la glace de mer arctique, et par conséquent une augmentation de la température du pergélisol.Kathrine Nitter, Université norvégienne des sciences et technologies
La station de recherche d’Andrees sur l’île de Danes de l’archipel du Svalbard, photographiée vers 1897. (Hulton Archive/Getty Images)

Les chercheurs expliquent qu’à Svalbard, les monuments et les environnements du patrimoine culturel racontent une histoire unique sur la chasse, le piégeage, l’extraction du charbon et les activités scientifiques dans tout l’archipel.

« La dégradation du pergélisol, l’érosion côtière et les risques de pente tels que les glissements de terrain, les chutes de pierres et les avalanches de neige peuvent être dévastateurs pour les monuments culturels », ajoutent les experts.

La hausse des températures et la diminution de la banquise rendent de nouvelles zones accessibles pendant une plus grande partie de l’année pour le tourisme, le transport, la recherche ou l’exploitation des ressources. Autant d’éléments qui mettent le patrimoine de l’archipel en péril, si elles ne sont pas réglementées, avertissent les scientifiques.

Avec une population d’environ 3000 habitants, Svalbard est l’une des régions habitées les plus septentrionales du monde. « De toute évidence, une activité humaine plus étendue et plus intensive peut entraîner une usure croissante des monuments culturels. »

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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