Reprise prometteuse du tourisme dans le Grand Nord canadien

Les expéditions de canot sur les rivières du Yukon sont l’une des nombreuses aventures qu’offre le territoire. (Philippe Morin/Radio-Canada)
Après deux années dévastatrices au Yukon pour l’industrie du tourisme, la prochaine saison s’annonce prometteuse avec la reprise annoncée des vols nolisés en provenance d’Allemagne et l’assouplissement des restrictions à la frontière canadienne.

Pourtant, les entrepreneurs se disent « prudemment optimistes », selon le président de l’Association touristique du Yukon, Neil Hartling.

Nous avons déjà cru nous trouver près [d’une reprise] au cours des deux dernières années, et les entreprises ne peuvent plus se permettre un faux départ. Souhaitons que les étoiles s’alignent véritablement pour de meilleurs jours.Neil Hartling, président, Association touristique du Yukon
Maxime Gouyou-Beauchamps photographié lors d’un salon du tourisme à Vancouver en 2019. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Maxime Gouyou-Beauchamps, de l’entreprise Terre boréale, abonde dans le même sens.

« On est en train de constituer ce qui a l’air d’être une très belle saison. Mais évidemment, avec ce qui nous est arrivé depuis deux ans, on reste très prudents, parce qu’on sait qu’une frontière qui ferme ou des restrictions pour l’entrée des non-Yukonnais au Yukon peuvent tout faire basculer », explique l’entrepreneur.

La ligne aérienne européenne Condor, pour sa part, est suffisamment confiante pour annoncer la reprise de ses vols nolisés directs hebdomadaires vers Whitehorse, qui, à l’été, se feront les mardis.

Par voie de communiqué, son président-directeur général, Ralf Teckentrup, a affirmé plus tôt cette semaine qu’« en raison de la pandémie, les États-Unis et le Canada n’étaient accessibles que de façon limitée pendant deux étés. Cette année, nous anticipons une demande de plus belle de nos invités qui souhaitent, finalement, voyager de nouveau vers la terre de toutes les possibilités ou s’immerger dans les espaces sans fin du Canada ».

Le transporteur allemand Condor exploite un vol vers Whitehorse et Anchorage depuis plus de 20 ans. (Werner Walcher)
« Toutes de bonnes nouvelles »

La pourvoirie d’aventures en milieu sauvage Kanoe People existe depuis 1974. Son copropriétaire Scott McDougall ne veut pas s’emballer trop vite, mais il souligne que « dans l’industrie touristique, emmener des touristes, ce sont de bonnes nouvelles! Et c’est bon pour tout le monde : les restaurants, les hôtels, les boutiques, les stations d’essence, etc. »

Scott McDougall rappelle que le marché européen a déjà représenté plus de la moitié de la clientèle touristique du territoire. « Les Allemands et les Européens sont du type aventurier », ajoute-t-il.

L’entrepreneur de location et de vente de canoës et de kayaks admet que les deux dernières années ont été très difficiles, mais il se fait reconnaissant envers les Yukonnais qui l’ont soutenu en achetant de l’équipement pour « redécouvrir leur arrière-cour ».

Scott McDougall exploite l’entreprise touristique de location de canoës et de kayak Kanoe People depuis 1988. (Julien Gignac/Radio-Canada)

Pour sa part, Maxime Gouyou-Beauchamps croit que les vols de Condor pourraient arriver trop tard. Les entreprises risquent d’afficher déjà complet avec la clientèle locale avant l’arrivée des clients européens.

Le Canada : la nouvelle manne touristique

Le copropriétaire de Terre boréale remarque un changement important de la composition de sa clientèle comparativement avec celle d’avant la pandémie. Avant la crise, 50 % de ses clients étaient des Européens, alors que cette année, ils sont à 85 % des Canadiens.

La route Klondike Sud vers l’Alaska est l’une des plus empruntées par les touristes l’été. À compter du 1er juillet, les Britanno-Colombiens, les Ténois et les Nunavois pourront entrer au Yukon sans quarantaine. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

« Une conséquence de la pandémie, c’est qu’aujourd’hui, les Canadiens, comme les autres voyageurs, sont plus prêts à voyager au sein même de leur pays que de prendre le risque de se retrouver avec une frontière fermée en allant à l’étranger », explique-t-il.

« Au Canada, on a un territoire tellement grand et grandiose que, cette année, les Canadiens profitent de ce moment pour venir voir le Yukon. »

Avec les informations de Dave White

Claudiane Samson, Radio-Canada

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