Un ramadan porteur d’espoir après de longs mois de restrictions dans le Grand Nord canadien

Pour le ramadan, qui a commencé le 1er avril, les fidèles pourront se rassembler pour les prières à la mosquée d’Iqaluit. (Dustin Patar/La Presse canadienne)
À Iqaluit, comme partout ailleurs, des musulmans ont commencé à observer le ramadan, dont les célébrations dans la communauté auront un goût différent après des mois où il était impossible de se rassembler.

En 2022, la communauté musulmane pourra se retrouver pour briser le jeûne du ramadan, une tradition connue pour sa convivialité.

Cette perspective réjouit Abdoul Karim Diakite, qui prononce les sermons le vendredi à la mosquée d’Iqaluit.

« Il y a beaucoup d’enthousiasme cette année à l’idée d’être ensemble, de prier ensemble. Il s’agit vraiment de notre unité de rendre la communauté plus forte. »

Il ajoute que la mosquée, en plus d’être un lieu de prière, est un lieu de socialisation. Selon lui, quand les échanges ne sont pas possibles, les gens « en souffrent ».

Dans la capitale nunavummiut, la mosquée n’est pas vieille. Elle a ouvert ses portes en 2016 et, depuis, la communauté musulmane n’a cessé de grandir, selon M. Diakite.

« Avant, c’était juste des hommes. Maintenant, il y a des épouses et des familles qui viennent. La communauté s’établit. »

Abdoul Karim Diakite affirme que, lorsqu’il est arrivé au territoire en 2011, il n’y avait qu’une poignée de musulmans qui se rassemblaient chez quelqu’un pour prier. Maintenant, il y a plus de personnes qu’il n’y a de places dans la salle des prières de la mosquée.

Originaire du Niger, M. Diakite affirme avoir hésité à déménager dans le Nord, ne sachant pas s’il allait pouvoir pratiquer sa religion. Or, il dit que les Iqalummiut n’ont montré que de l’acceptation jusqu’à présent.

« Nous ne sommes pas les premiers musulmans à nous installer dans une région arctique isolée. Nous ne réinventons pas la roue. »

S’adapter à la luminosité du Nord

Les musulmans qui pratiquent le ramadan ne doivent ni manger ni boire entre le lever et le coucher du soleil pendant 30 jours, mais, dans le nord du pays, cela peut s’avérer particulièrement compliqué. En été, par exemple, les journées sont très longues au Nunavut.

La mosquée d’Iqaluit a ouvert ses portes en 2016. Durant la dernière année, à cause des restrictions sanitaires, elle n’a pas pu accueillir beaucoup de monde. (Dustin Patar/La Presse canadienne)

Cette année, le mois sacré tombant en avril, la plupart des fidèles s’en remettront aux heures lumineuses d’Iqaluit pour jeûner, car les jours sont encore assez courts pour que ce soit supportable, selon M. Diakite.

Il y a quelques années, quand le ramadan est tombé en juin, le soleil se couchait cependant vers 22 h pour se lever peu de temps après. Certains fidèles avaient alors choisi de suivre la luminosité d’Ottawa.

Abdoul Karim Diakite affirme pour sa part avoir toujours suivi le lever et le coucher du soleil à Iqaluit dans sa pratique.

« Une fois qu’on commence à penser que cela va être trop long, c’est fini, on construit une barrière mentale. »

Comme le calendrier islamique avance chaque année, le ramadan tombera bientôt en hiver, lorsqu’il n’y a que quelques heures de soleil par jour.

« On jeûnera pendant peu de temps. C’est l’une des autres bénédictions que nous avons à Iqaluit. On passe d’un extrême à l’autre. »

Avec des informations d’Emma Tranter

Radio-Canada

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