Bond des importations de pétrole et de gaz russes en Chine

Le mégaprojet Arctic LNG 2 dans le nord de la Russie, qui abritera la production de gaz naturel liquéfié. (Natalia Kolesnikova/AFP/Getty Images)
Les importations chinoises de pétrole brut et de gaz naturel liquéfié en provenance de Russie ont grimpé de 55 % et 56 % respectivement en mai par rapport à la même période l’an dernier, des ressources qui sont extraites en bonne partie de l’Arctique russe et de la Sibérie.

C’est ce qui ressort des données de l’Administration générale des douanes chinoises compilées par l’agence Reuters.

La Russie devient ainsi le premier fournisseur de pétrole brut de la Chine, devant l’Arabie saoudite.

Les importations de pétrole russe par oléoduc, bateau ou train ont totalisé près de 8,42 millions de tonnes en mai, un record, soit 1,98 million de barils par jour, une hausse de volume de près de 25 % par rapport à avril.

Par ailleurs, les données ont également montré que les importations chinoises de gaz naturel liquéfié russe s’élevaient à près de 400 000 tonnes le mois dernier, soit 56 % de plus qu’en mai 2021. Au cours des cinq premiers mois de cette année, les importations de gaz naturel liquéfié russe ont augmenté de 22 % par rapport à cette période l’année précédente pour atteindre 1,84 million de tonnes.

En contrepartie, la Chine importe moins de pétrole et de gaz des États-Unis et du Brésil, notamment.

Globalement, Pékin importe passablement plus de pétrole, toutes sources confondues, qu’il y a un an (+12 %), en raison de la reprise post-COVID.

La Russie vend désormais son pétrole au rabais, jusqu’à 30 % moins cher, à ses acheteurs comme la Chine et l’Inde, qu’elle considère comme des « pays amis » depuis que les pays occidentaux ont réduit considérablement leurs importations de produits pétroliers russes à la suite de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

Une grande partie de la production pétrolière et gazière de la Russie provient des bassins et gisements de l’Arctique, notamment la péninsule de Yamal, et de Sibérie occidentale.

Le Kremlin a d’ailleurs fait de l’Arctique une région prioritaire à la suite des sanctions occidentales pour favoriser son développement et réorienter ses exportations vers l’Asie, entre autres par voie maritime.

Un projet pétrolier russe en péril?

Pendant ce temps, des médias américains rapportent qu’un important projet pétrolier dans l’Arctique russe pourrait être abandonné en raison des sanctions occidentales.

Selon le Wall Street Journal, le projet Vostok, que le patron de la société exploitante Rosneft considérait récemment comme « l’Arche de Noé » qui sauverait la production pétrolière mondiale, serait maintenant en péril en raison du retrait imminent de deux partenaires financiers occidentaux majeurs.

Ce gisement, situé au sud-ouest de la péninsule de Taïmyr, est l’un des plus importants de Russie. Son exploitation dépend du financement étranger et de la technologie importée des pays occidentaux, qui appliquent des sanctions à l’heure actuelle.

Ainsi, la mise en production pourrait être retardée à 2029, alors que Rosneft tablait sur une ouverture en 2024, toujours selon les experts consultés par le Wall Street Journal.

Mercredi, le géant énergétique TotalEnergies a annoncé avoir cédé sa participation de 20 % dans un autre gisement, celui de Khariaga, toujours dans l’Arctique russe, à la société russe Zaroubejneft, qui avait déjà hérité du rôle d’opérateur du site depuis 2016.

Par ailleurs, Rosneft a annoncé cette semaine avoir découvert une importante quantité de pétrole au large des côtes arctiques russes, dans la mer de Petchora, un gisement qu’elle juge très prometteur. 

Toutefois, comme le souligne The Independent Barents Observer, les spécialistes du domaine doutent que les entreprises russes possèdent en ce moment les technologies pour exploiter les gisements de pétrole extracôtiers dans l’Arctique.

Avec les informations de Reuters, The Wall Street Journal et The Independent Barents Observer

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