Le pape dit avoir reçu comme une « gifle » les témoignages d’Autochtones canadiens

De nombreux enfants autochtones ont été victimes de violences dans les pensionnats gérés par l’Église. (Olivia Laperrière-Roy/Radio-Canada)
Le pape François a confié mercredi avoir reçu comme une « gifle » les témoignages d’Autochtones victimes de violences dans des pensionnats gérés par l’Église, lors de son voyage au Canada la semaine dernière.

Le souverain pontife est revenu samedi d’un voyage de six jours où il a rencontré des représentants des Premières Nations, des Métis et des Inuit, auxquels il a demandé pardon pour ce qu’il a appelé le « mal » commis dans ces pensionnats, mis en place par les gouvernements de l’époque, mais administrés en majorité par l’Église catholique.

« Je vous assure que lors de ces réunions, en particulier la dernière, j’ai reçu comme une gifle la douleur de ces gens », a déclaré le pape François lors de l’audience générale hebdomadaire au Vatican.

Entendre « des personnes âgées qui ont perdu des enfants, qui ne savent pas où ils sont » a été « un moment douloureux », a-t-il souligné.

Dans son discours, le pape n’a pas fait référence à la doctrine de la découverte, en vertu de laquelle les peuples qui n’étaient pas chrétiens comme les Autochtones pouvaient, selon l’Église, lui être assujettis.

Cette doctrine a permis de justifier, juridiquement et moralement, la « dépossession coloniale » des Premières Nations, Inuit et Métis, selon l’Assemblée des Premières Nations (APN).

Dans son discours mercredi, le pape François a néanmoins évoqué la « mentalité de colonisation […] encore présente aujourd’hui », qui se manifeste sous différentes formes.

« Elle menace les traditions, l’histoire et les liens religieux des gens en gommant les différences, en se concentrant seulement sur le présent et en négligeant les plus faibles et les plus fragiles », a-t-il dit.

Le pape a conclu son voyage canadien vendredi à Iqaluit, capitale du vaste territoire du Nunavut dans l’archipel arctique, où il a de nouveau demandé pardon pour les violences dans les 139 pensionnats où environ 150 000 enfants autochtones ont été envoyés de la fin du 19e siècle aux années 1990.

De nombreux enfants y ont été victimes de violences et au moins 6000 y sont morts de maladie, de malnutrition ou de négligence dans ce que le souverain pontife a qualifié de « génocide » après son voyage.

Avec les informations de l’Agence France-Presse

Radio-Canada

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