Les promoteurs gardent bon espoir que le projet minier Casino verra le jour au Yukon

Le projet de mine Casino a dû se soumettre au plus haut niveau d’examen de l’Office d’évaluation environnementale et socio-économique du Yukon.
(Cathie Archbould/Casino Mining Corp.)

Les dirigeants du mégaprojet de mine Casino, à environ 300 kilomètres au nord-ouest de Whitehorse, ont l’espoir de voir le développement aller de l’avant, sans toutefois pouvoir déterminer de date précise quant au début de la construction.

Le projet, qui deviendra le plus gros du territoire s’il voit le jour, vise à extraire du cuivre, de l’or, de l’argent et du molybdène des sols yukonnais. L’équipe derrière le projet s’attend à retirer environ 43,8 millions de tonnes de minerais par année pendant 27 ans, selon leurs estimations.

Évidemment, pour le Yukon, c’est une mine qui est immense. Mais en termes de grandeur, juste au sud, en Colombie-Britannique, la mine de cuivre Highland Valley, près de Kamloops, qui est en exploitation depuis les années 1960, est beaucoup plus grande que ce que nous envisageons ici, souligne le président-directeur général de Casino Mining Corporation, Paul West-Sells.

En 2016, l’Office d’évaluation environnementale et socio-économique du Yukon (YESAB) a décidé de soumettre le projet à son plus haut niveau d’examen à la suite de craintes liées à la méthode de décantation proposée et à l’impact que le projet aurait sur les caribous de la région.

Les échos du désastre de Mount Polley

Au départ, la méthode de décantation envisagée pour le projet de mine Casino était similaire à celle de la mine Mount Polley en Colombie-Britannique qui a causé, en 2014, un déversement de 24 millions de mètres cubes d’eaux usées dans les cours d’eau avoisinants à la suite d’une brèche dans le barrage.

Mount Polley était un horrible événement impliquant des résidus miniers, mais, en même temps, cela aura forcé tout le monde à réexaminer ses installations, affirme Paul West-Sells.

Le projet de mine Casino propose dorénavant de réduire la quantité d’eau dans le bassin et d’ajouter une couverture solide sur les résidus miniers afin de minimiser leur impact en cas de déversement.

Même avec l’ancienne façon, nous n’aurions jamais pu atteindre le fleuve Yukon, mais avec celui-ci, nous sommes encore plus loin, assure le PDG du projet.

Des craintes environnementales qui persistent

L’analyste minier pour la Société de conservation du Yukon, Lewis Rifkind, soulève encore beaucoup d’inquiétudes quant à l’impact environnemental d’un tel projet d’envergure.

Nous pouvons tous observer les impacts des changements climatiques et, pour une mine aussi importante, nous devons vraiment considérer si nous voulons réellement doubler les émissions de gaz à effet de serre du Yukon, souligne-t-il.

Même si l’utilisation de sources renouvelables d’énergie est priorisée, notamment l’énergie solaire et éolienne ou encore l’hydrogène pour le transport, pour le moment, le projet compte toujours sur la production de gaz naturel liquéfié (GNL) pour subvenir à ses besoins énergétiques.

Selon M. West-Sells, l’extraction du minerai contenu dans la mine Casino est nécessaire pour atteindre les cibles environnementales fixées par le Canada, notamment pour l’électrification des transports.

Nous n’avons aucune garantie que le cuivre qui est extrait au Yukon sert à la construction de véhicules électriques et aux éoliennes, ni que l’or du Yukon parvient jusque dans les panneaux solaires, a dit M. Rifkind.

« Est-ce que ça vaut le risque pour le Yukon? Pourquoi le Yukon devrait-il prendre ce risque pour que les gens riches du sud puissent s’acheter une voiture électrique? » a-t-il ajouté

L’évaluation environnementale du YESAB pourrait prendre encore plusieurs mois. La date pour le début de la construction n’est pas encore connue, mais les promoteurs assurent que la mine pourrait générer jusqu’à 700 emplois pendant l’exploitation et jusqu’à 1400 pour la phase de construction.

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