Justice au Nunavik : voici ce que proposent les candidats dans Ungava
Dans le cadre du dossier spécial de Regard sur l’Arctique sur la justice au Nunavik, nous avons posé une question aux cinq candidats qui se présentent dans la circonscription d’Ungava :
Si votre parti gagne le 3 octobre, quelle est la chose concrète que vous ferez au cours de la première année de votre mandat pour faire bouger les choses en matière de justice au Nunavik?
Voici ce qu’ils nous ont répondu.
Denis Lamothe, Coalition avenir Québec (député sortant) —
Il y a déjà eu du travail de fait au cours du dernier mandat pour apporter des améliorations positives au système de justice au Nunavik, par exemple des audiences de libération conditionnelle par vidéoconférence depuis 2019 et un soutien de 2,25 millions de dollars du ministère de la Justice du Québec à la Société Makivik afin de permettre la réalisation de plusieurs projets sur l’accès à la justice au Nunavik.
En août dernier, Me Jean-Claude Latraverse a déposé son rapport sur la situation de la Cour itinérante au Nunavik. Ce rapport, demandé en vertu d’une entente entre le ministre de la Justice et la Société Makivik, comprend 60 recommandations et propose plusieurs solutions pour améliorer de façon tangible les délais et les conditions entourant les audiences itinérantes.
Des solutions seront élaborées avec les Inuit, pour les Inuit.
Tunu Napartuk, Parti libéral du Québec —
Le gouvernement doit d’abord reconnaître qu’il y a une surreprésentation des Autochtones au sein du système de justice. La cour itinérante qui dépend des allers-retours en avion ne fonctionne pas non plus. Il doit y avoir un tribunal à temps plein sur les deux côtes du Nunavik pour répondre aux besoins immédiats du Nunavik.
Le gouvernement doit également reconnaître l’impact que le colonialisme a eu sur les Autochtones au cours des 50 à 100 dernières années. Les décisions passées telles que la délocalisation dans l’Extrême-Arctique et l’abattage des chiens ont causé un traumatisme générationnel que nous ressentons encore à ce jour. Ces traumatismes continuent de faire mal à notre peuple et une reconnaissance du gouvernement facilitera la guérison et la compréhension des besoins de notre peuple.
Christine Moore, Parti québécois —
Il faut adapter le système de justice à la réalité du Nunavik et cesser d’essayer d’adapter le Nunavik à la réalité de notre système de justice.
Nous devons réduire considérablement les délais [judiciaires] parce qu’ils ont des conséquences disproportionnées sur les Inuit, mais il n’y a aucune conséquence pour les délais.
Les juges du tribunal itinérant doivent arriver dans les communautés au moins un jour avant que le tribunal ne siège pour rencontrer les aînés et le conseil municipal. Les aînés doivent être intégrés au système de justice : les juges pourraient être accompagnés d’un aîné local au procès qui pourrait donner des conseils. Et les principes de la justice réparatrice, véhiculés par des aînés, pourraient être intégrés pour trouver un moyen pour les délinquants de faire amende honorable auprès de leur communauté.
Augmenter le nombre de juges du tribunal itinérant de 12 à 14 et surveiller la mise en œuvre de la formation obligatoire pour s’assurer qu’ils comprennent bien la réalité des communautés inuit.
Remédier à la pénurie de travailleurs de la justice et d’interprètes.
Maïtée Labrecque-Saganash, Québec solidaire —
Nous allons réformer en profondeur le programme d’aide juridique, étendre la couverture et étendre l’admissibilité.
Nous développerons, promouvrons et encouragerons l’utilisation de programmes de justice alternative et réparatrice et de déjudiciarisation, le cas échéant.
Nous favoriserons l’accès à un système de justice par et pour les Autochtones.
Nancy Lalancette, Parti conservateur du Québec —
Nous proposons beaucoup aux Québécois en matière de réforme de la justice, notamment dans les domaines des infractions sexuelles et de la violence conjugale.
Écrivez à Eilís Quinn à eilis.quinn@cbc.ca
Ce texte a été traduit de l’anglais.