Des Oblats canadiens « attristés » du refus de la France d’extrader Johannes Rivoire

Le père Ken Thorson est le chef de l’ordre des Oblats de Marie-Immaculée (OMI) Lacombe dont le siège est à Ottawa. (OMI Lacombe Canada)
La congrégation des Oblats de Marie-Immaculée (OMI) Lacombe se dit « profondément attristée » de la décision du gouvernement français de rejeter la demande canadienne d’extradition du prêtre français Johannes Rivoire.

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« Nous regrettons que ces mêmes autorités aient indiqué qu’elles n’étaient pas en mesure de le poursuivre », a fait savoir le père Ken Thorson, qui est à la tête de la congrégation, dans une déclaration écrite.

Le prêtre Johannes Rivoire fait l’objet d’allégations d’agressions sexuelles qu’il aurait commises sur des enfants inuit, au Nunavut, dans les années 1960 et 1970.

Le 14 octobre, les autorités françaises ont affirmé dans leur décision que le droit français ne permet pas à la France d’extrader ses propres citoyens et qu’il s’est écoulé trop de temps entre les événements allégués et le dépôt des accusations.

« Les Oblats ont continuellement exhorté Johannes Rivoire à faire face à ses accusateurs et ont déjà exprimé leur soutien à la demande d’extradition du Service des poursuites pénales du Canada », a affirmé le père Thorson.

Il a aussi ajouté que la congrégation soutenait « leur engagement à travailler avec la Gendarmerie royale du Canada pour émettre une notice rouge [par Interpol] », ce qui pourrait mener à une arrestation dans un autre pays.

Selon le père Thorson, la congrégation d’OMI Lacombe ne peut pas contraindre le prêtre Johannes Rivoire à faire face à la justice au Canada. Il indique que la province des Oblats de France a toutefois entamé des mesures disciplinaires pour « désobéissance aux ordres directs », plus précisément pour ne pas s’être rendu à la justice.

Johannes Rivoire est arrivé au Nunavut dans les années 1960 et il est reparti en France en 1993. Il est accusé d’avoir agressé sexuellement des enfants à Naujaat et à Rankin Inlet.
(Courtoisie : Lieve Halsbergue)

« Des procédures de renvoi ont été entamées en septembre et nous prévoyons que ce processus prendra de deux à trois mois », a ajouté le père Ken Thorson.

Dans sa déclaration, il remercie l’organisme territorial inuit Nunavut Tunngavik pour ses démarches visant à demander justice et exprime son soutien envers « tous les survivants d’abus du clergé ».

Au Nunavut, des Nunavummiut tentent depuis plus de 20 ans d’obtenir justice. Au mois de septembre, une délégation inuit s’est rendue à Paris et à Lyon, pour demander l’extradition du prêtre Johannes Rivoire et implorer le public français de faire pression sur son gouvernement.

Radio-Canada

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