Russie : Gazprom entame la production de gaz sur un nouveau gisement dans l’Arctique

Une partie des installations du projet Semakovskoye (RusGazAlyans)
Le géant russe Gazprom annonce avoir commencé à produire du gaz naturel à son nouveau site d’exploitation de Semakovskoye dans le nord de la Iamalie. Cela arrive au moment où Moscou cherche de nouveaux débouchés pour ses hydrocarbures.

La capacité de ce gisement nouvellement exploité est de 7,5 milliards de mètres cubes par an, selon l’entreprise, qui en a fait l’annonce mardi.

Une bonne partie du gisement se situe au large, dans le golfe de l’Ob. Gazprom dit avoir utilisé une nouvelle technique de forage horizontale qui permet d’extraire le gaz à partir de la côte, sans avoir recours à une plateforme pétrolière en mer.

Ce gaz naturel est ensuite injecté directement dans le réseau de distribution du pays.

« Gazprom et [son partenaire] RusGazDobycha mettent en œuvre conjointement un certain nombre de grands projets d’importance stratégique pour la Russie. Le lancement réussi du champ Semakovskoye est un exemple frappant de notre coopération fructueuse. La première phase d’avant-projet du champ s’est déroulée strictement dans les délais, même si le calendrier était assez serré », affirme Alexeï Miller, le patron de Gazprom, dans un communiqué.

Gazprom rappelle avoir l’intention d’exploiter plusieurs autres gisements dans la région, où elle a déjà commencé à y développer ses installations. 

« Tous constituent une partie importante de la vaste base de ressources servant à garantir un approvisionnement fiable en gaz à nos consommateurs pendant de nombreuses décennies à venir et, bien sûr, à poursuivre l’expansion des infrastructures gazières dans notre pays », poursuit-il.

Exporter le gaz

Cette annonce survient au moment où la Russie éprouve des difficultés à trouver de nouveaux débouchés pour son gaz naturel qu’elle exportait jusqu’à récemment en grande partie vers l’Europe. 

Les sanctions occidentales adoptées en raison de la guerre contre l’Ukraine visant les hydrocarbures russes ainsi que la riposte du Kremlin, qui a diminué ses livraisons de gaz aux pays européens à la suite des sanctions, ont fait mal au secteur des énergies fossiles du pays. Il reste donc à voir si le gaz de Semakovskoye et d’autres gisements exploités dans l’Arctique russe et en Sibérie trouveront de bons débouchés à court terme.

Malgré tout, le secteur pétrolier et gazier continue d’être une importante source de revenus pour l’État russe. Moscou profite des prix élevés de l’énergie et réoriente une partie de sa production anciennement destinée aux pays occidentaux vers des pays d’Asie, dont la Chine et l’Inde.

Le réseau de gazoducs, très développé entre la Russie et l’Europe, l’est toutefois beaucoup moins entre la Russie et la Chine notamment, ce qui empêche Moscou de se tourner rapidement vers l’Asie pour compenser la perte de marchés en Europe.

C’est pourquoi la Russie mise beaucoup sur l’exportation de gaz naturel liquéfié, qu’elle tente d’acheminer vers les pays asiatiques par la mer. 

Le site de Semakovskoye est juste au sud des gigantesques complexes Arctic LNG 2 et Yamal LNG 2, dont l’exploitation est chapeautée par Novatek. Ils produisent du gaz naturel liquéfié destiné à l’exportation via l’océan Arctique.

Plusieurs partenaires occidentaux se sont retirés de ces projets à la suite de la guerre que mène Moscou contre l’Ukraine. Il devient en même temps plus difficile pour la Russie de développer cette filière, car elle nécessite des investissements et des équipements produits à l’étranger et qui font l’objet d’embargos.

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