Tous les moyens sont pris pour retrouver l’objet abattu dans le Grand Nord canadien, assure Justin Trudeau

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, était au Yukon lundi pour souligner les 50 ans de la création du Conseil des Premières Nations. (Evan Mitsui/CBC)
De passage lundi à Whitehorse, au Yukon, le premier ministre Justin Trudeau a assuré que les recherches de débris des objets volants abattus ce week-end se poursuivent, ajoutant que le travail est compliqué par des conditions météorologiques difficiles, particulièrement dans le Nord-Ouest canadien.

Aucun débris de l’engin abattu samedi au-dessus du Yukon par un F-22 américain n’a encore été retrouvé par la GRC et par les Forces armées canadiennes, qui mènent les opérations dans ce vaste territoire forestier et montagneux.

Selon une série de gazouillis du ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, les recherches se concentrent sur une zone qui s’étend de Dawson City à Mayo, au Yukon, où les températures avoisinent -30 degrés Celsius.

Visiblement convaincu que des débris seront retrouvés bientôt malgré les difficultés que présentent ces recherches sur une aussi grande superficie, le premier ministre Trudeau a ajouté que l’analyse de l’objet devrait être faite au cours des prochains jours.

Peu d’informations ont été dévoilées sur cet engin, sinon qu’il était de forme cylindrique et qu’il volait à environ 12 000 mètres d’altitude, avait précédemment indiqué la ministre de la Défense nationale, Anita Anand.

Défense unifiée

Questionné en point de presse sur le fait que ce sont des avions américains qui ont intercepté l’engin volant au-dessus du Yukon, Justin Trudeau a expliqué que les opérations du NORAD sont intégrées et conjointes.

Il a rappelé que la protection de l’espace aérien nord-américain est assurée par un commandement unifié, « le seul du genre dans le monde », et qu’il est par conséquent normal que des chasseurs américains aient été déployés aux côtés d’avions canadiens pour cette mission.

« Il y avait des avions de chasse canadiens et américains qui étaient sur place. La commande, c’était que celui qui avait la meilleure option […] puisse abattre cet objet », a ajouté le premier ministre.

Notre préoccupation n’était pas de savoir quel côté allait prendre le crédit pour quelle action, mais de mener l’opération avec succès. C’est ce à quoi sert le NORAD.Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Justin Trudeau a par ailleurs assuré que la sécurité de l’espace aérien nord-américain et les récentes intrusions de ces objets volants allaient figurer à l’ordre du jour de sa prochaine rencontre avec le président des États-Unis, Joe Biden, qui doit visiter Ottawa en mars.

Le 5 février, des marins américains ont récupéré le ballon de surveillance abattu par les États-Unis au large de la côte de Myrtle Beach, en Caroline du Sud. (Reuters/Archives/Marine américaine)
Lac Huron

Des recherches actives sont également en cours dans la partie canadienne du lac Huron, en Ontario, où un F-16 des forces aériennes des États-Unis a abattu dimanche un autre objet volant non identifié qui survolait le territoire américain. Même si l’engin n’a jamais franchi la frontière canadienne, les débris, eux, seraient tombés dans les eaux canadiennes.

Ce vaste lac, qui fait partie de la région des Grands Lacs, est séparé en son centre par une frontière entre l’Ontario et l’État du Michigan.

Dans la mesure où les deux engins abattus au Yukon et au-dessus du lac Huron n’ont pas encore été retrouvés, il est impossible de confirmer pour le moment les origines de leur fabrication et leur lieu de provenance.

C’est pourquoi le gouvernement canadien n’a pas convoqué de diplomates étrangers pour l’instant.

Nature inconnue pour le moment

Interpellé lundi sur ces incursions aériennes par une dame du Yukon, où il est de passage pour souligner les 50 ans de la création du Conseil des Premières Nations, le premier ministre Justin Trudeau a mentionné qu’on en sait encore peu sur ces engins.

« On ne connaît pas le danger qu’ils représentent. Ils volent à la même altitude que les avions commerciaux. Nous ne voulons pas entrer en collision avec eux », a dit Justin Trudeau.

Il s’agit d’objets illégaux dans notre ciel. Nous nous devons de protéger la population.Justin Trudeau, premier ministre du Canada

De son côté, Washington a admis lundi ne rien savoir ou presque sur les objets abattus : ni leur provenance, ni leur usage, ni leur nature. Pour le moment, le gouvernement américain se limite à dire que ces engins ne représentaient a priori aucune menace militaire directe, mais qu’ils mettaient potentiellement en danger le trafic aérien civil, d’où la décision de les éliminer.

Le ballon chinois a été aperçu au-dessus de Billings, au Montana, le 1er février 2023. (Larry Mayer/Archives/Associated Press)

Consciente du mystère qui entoure ces engins volants, la Maison-Blanche a fait savoir par sa porte-parole, Karine Jean-Pierre, qu’aucune « indication d’activité extraterrestre » n’avait été détectée depuis la destruction des objets en question.

« Je sais qu’il y a eu des questions et des préoccupations à ce sujet, mais il n’y a aucune indication d’extraterrestres ou d’activités extraterrestres avec ces récents abattages », a pris soin de préciser Mme Jean-Pierre en ajoutant qu’il était « important » de répondre à ces questions.

Quatre objets abattus

Depuis le début de février, quatre objets volants ont été abattus dans l’espace aérien défendu par le NORAD.

Le plus récent a été abattu dimanche par la chasse américaine au-dessus du lac Huron. De forme octogonale, il avait été détecté samedi au-dessus du Montana à environ 6000 mètres d’altitude. Samedi, un autre objet volant non identifié avait été abattu, cette fois-ci au Canada, dans le territoire du Yukon.

Ces deux objets volants abattus s’ajoutent à celui qui a été détruit en vol au-dessus de l’Alaska le 10 février et qui avait, selon la Maison-Blanche, la « taille d’une petite voiture ».

Enfin, le 3 février, le gouvernement Trudeau avait convoqué l’ambassadeur chinois au Canada pour le questionner sur la présence d’un ballon-espion chinois qui avait traversé l’Amérique du Nord d’ouest en est à très haute altitude avant d’être abattu, le 4 février, par des avions militaires américains dans l’Atlantique, au large de la Caroline du Sud.

La Chine, qui assurait qu’il s’agissait d’un ballon de recherche d’origine civile, avait vivement dénoncé la destruction de l’appareil qui, selon Pékin, avait été dévié de sa course par des vents d’ouest. Les États-Unis, de leur côté, affirment que les débris récupérés confirment qu’il s’agissait d’un engin-espion.

Pékin et Washington s’accusent mutuellement

Lundi, le gouvernement chinois a réagi en accusant les États-Unis d’envoyer régulièrement des ballons au-dessus de la Chine. Des médias chinois ont pour leur part rapporté dimanche qu’un objet volant non identifié avait été repéré au large de la Chine, sur sa côte est, et que l’armée se préparait à l’abattre.

Ces informations ont été niées en bloc par la Maison-Blanche et par le département d’État, qui ont accusé en retour la Chine de « tenter de limiter les dégâts » après la mise au jour de son propre programme de ballons-espions.

Avec les informations de l’Agence France-Presse

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