Dans le Grand Nord canadien, réhabiliter des sentiers traditionnels pour se reconnecter à sa culture

Aux Territoires du Nord-Ouest, des habitants réhabilitent des sentiers traditionnels pour se reconnecter à leurs cultures, à leurs histoires et aux animaux qui vivent sur le territoire.
Au nord-ouest de Nahanni Butte, un sentier traditionnel qui rejoint le lac Yohin est en cours de nettoyage grâce à Aaron Bertrand, 36 ans, qui a récemment passé son temps à enlever des broussailles, avec l’aide de son fils et d’un ami de Fort Liard.
« C’est un vieux site de pêche que les gens de Nahanni avaient l’habitude de fréquenter », dit Aaron Bertrand. Le sentier d’environ 10 kilomètres a été tracé il y a quelques années, mais pas jusqu’au lac. « Cette année, on va pratiquement jusqu’au bout », ajoute-t-il.
Aaron Bertrand, un membre de la bande des Dénés Nahʔą Dehé à Nahanni Butte, mais qui vit à Fort Liard, se souvient d’histoires que lui racontait son grand-père sur ce sentier. À une époque, il était utilisé par des attelages de chiens pour voyager jusqu’à Fort Liard. « C’est génial […] Je ne vois pas beaucoup de jeunes ici de nos jours, alors ça fait du bien d’ouvrir une vieille piste. »

Quand Aaron Bertrand et son ami auront atteint le lac, ils ont l’intention de faire des trous dans la glace et d’installer des filets de pêche et des tentes. Selon lui, la bande des Dénés Nahʔą Dehé a aussi l’intention de faire venir des aînés et des étudiants au printemps sur la zone.
Wanda Pascal sait à quel point ce type d’expérience est apprécié par les jeunes. Cette coordinatrice du programme de cueillette de la bande Teet’lit Gwich’in, à Fort McPherson, a récemment organisé une expérience sur le territoire en utilisant des pistes traditionnelles. « Oh! les jeunes ont vraiment apprécié et veulent vraiment en faire plus. »
Dimanche, avec une météo clémente, Wanda Pascal a eu l’idée d’envoyer un petit groupe de jeunes hommes et de guides pour une expédition d’un jour sur des sentiers traditionnels depuis Fort McPherson.
« Ils sont à cet âge où ils apprennent vraiment à chasser, à installer des pièges, à sortir et à explorer. Et c’est un bon moment pour eux de connaître leurs sentiers, car ce sont des sentiers traditionnels pour notre peuple. »
Wanda Pascal et des membres de la communauté ont cuisiné de la nourriture traditionnelle pour le retour du groupe. Les jeunes et les guides ont alors partagé leur journée et la faune rencontrée, comme un orignal et son petit, un porc-épic et un carcajou aperçu de loin.
« Nous avons bu du thé chaud. Ils étaient juste contents d’être allés [sur le territoire], ils se sont vraiment amusés. »
Avec les informations de Lawrence Nayally et de Wanda McLeod
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