Dans le Grand Nord canadien, des plantes n’auraient plus d’endroit où se propager à cause du réchauffement

Plus de 80 % des espèces touchées pourraient être tentées de se propager vers le nord à court terme, croient les chercheurs. (Sean Kilpatrick/archives/La Presse canadienne)
Plusieurs espèces de plantes du Yukon et de l’Alaska n’auront plus d’endroit pour se propager à cause des changements climatiques, selon une nouvelle étude.

L’étude scientifique, publiée le mois dernier dans la revue Diversity and Distributions, examine comment 66 espèces de plantes de ces régions réagiront aux changements de température et aux précipitations estimés d’ici l’an 2040.

Selon l’étude, plus de 80 % des espèces se répandraient vers le nord en cas de réchauffement immédiat. L’habitat de plus de 60 % des espèces pourrait rétrécir.

« En gros, si on regarde l’ensemble de la situation, notre cour arrière rétrécit, pas seulement pour les plantes, mais aussi pour toutes les autres espèces », souligne une des autrices de l’étude, Chrystal Mantyka-Pringle, également codirectrice du programme des montagnes boréales à la Wildlife Conservation Society of Canada.

Ces herbes, ces buissons et ces graminoïdes vivent dans la toundra, dans les dunes, sur les rives des rivières et dans les forêts du Yukon et de l’Alaska. Plusieurs de ces espèces sont uniques au monde.

Des conséquences dans le nord-ouest de l’Amérique du Nord

L’auteur principal de l’étude, Tobi Oke, un chercheur postdoctoral de la Wildlife Conservation Society of Canada, signale que la disparition de ces plantes pourrait avoir des conséquences dans la région. « Si elles n’existent plus, l’écosystème va s’effondrer », soutient-il.

Cette étude laisse entendre que les extrémités occidentales et septentrionales de l’Amérique du Nord pourraient subir les plus importantes pertes dans leur flore à cause des changements climatiques.

« Le problème existe déjà à l’extrémité du continent », dit M. Oke. « Plusieurs de ces espèces vivent dans des habitats spécifiques. Elles ne peuvent vivre qu’à certains endroits. »

Il mentionne que cette région se réchauffe à un rythme trois fois plus élevé que le reste de la planète. Il note aussi une hausse des précipitations de pluie l’hiver. Les plantes qui vivent en montagne ont elles aussi peu d’espace pour se propager.

Certaines plantes s’adaptent plus facilement aux changements climatiques. Ainsi, 20 % des espèces étudiées pourraient doubler leur habitat.

« Il y aura des gagnants et des perdants », prédit Mme Mantyka-Pringle. « Toutefois, sommes-nous prêts à perdre 60 % de la flore unique d’une région à cause du réchauffement planétaire? Je ne le pense pas. C’est l’occasion de prendre des mesures d’atténuation. »

Tobi Oke et Chrystal Mantyka-Pringle disent que l’objectif de l’étude était de mieux faire connaître les répercussions des changements climatiques et d’encourager la mise en œuvre de mesures pour assurer la conservation des plantes. Ils ajoutent que les scientifiques tentent de trouver des endroits où ces espèces menacées pourraient se réfugier.

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