Dans le Grand Nord canadien, goûter aux images dans un musée de Yellowknife

La bannique frite est une version moins sucrée d’un beignet. On l’accompagne généralement de beure ou de confiture. (Julie Plourde/Radio-Canada)
Le Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles, à Yellowknife, a offert une immersion culinaire pour accompagner son exposition Délicieux, composée de photographies d’archives d’aliments traditionnels des Territoires du Nord-Ouest.

Tous les jeudis, du 26 janvier au 2 mars, un menu dégustation différent a été proposé, mettant en vedette des aliments traditionnels du territoire.

Les visiteurs ont donc pu goûter à une variété d’aliments, comme du rat musqué et du lagopède, qui est un petit oiseau de la famille de la caille et de la perdrix. De la truite, du lièvre et du caribou ont aussi été servis.

Cette expérience gustative a été proposée par le directeur adjoint du Centre du patrimoine, Mike Mitchell, en partenariat avec des organismes communautaires locaux.

« En ce moment, on a une exposition ici au Centre du patrimoine […]. Ce sont des photos d’archives des T.N.-O. qui soulignent la valeur et l’importance des aliments traditionnels un peu partout dans le Nord. »

Mike Mitchell est le directeur adjoint du Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles, à Yellowknife. (Julie Plourde/Radio-Canada)
On a décidé de jumeler un programme qui permet aux visiteurs du musée de non seulement regarder ces photos, mais aussi de goûter les aliments qui sont en vedette dans cette exposition.Mike Mitchell, directeur-adjoint, Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles
Un musée vivant

Pour le directeur adjoint, l’art culinaire a sa place dans un musée. « La culture, c’est la langue, la nourriture », dit-il, ajoutant que ce menu dégustation a permis de rendre le musée plus vivant.

L’événement a été très populaire. D’une soixantaine de participants au tout début, l’affluence a vite augmenté pour atteindre plus d’une centaine de personnes, tant des résidents de Yellowknife que des touristes.

Le 23 février, lors du passage de Radio-Canada, c’est la bannique qui était à l’honneur. Avec une douzaine de variétés proposées, le public a eu amplement le choix de découvrir différentes versions de ce pain traditionnel.

La bannique peut être cuite au four, comme sur cette photo, ou dans l’huile. (Julie Plourde/Radio-Canada)

Deux cuisinières étaient également sur place pour préparer leur recette traditionnelle devant le public, expliquant la technique à employer pour concevoir ce mets.

Emelda King a choisi de préparer une bannique aux raisins secs, « très très simple », dit-elle. « Une fois que vous avez votre recette favorite, vous pouvez la changer et l’adapter selon vos goûts. »

Emelda King prépare sa recette de bannique aux raisins secs devant le public venu en grand nombre déguster diverses recettes de pain bannique. « C’est très très simple. Une fois que vous avez trouvé votre recette préférée, vous pouvez la modifier et l’adapter selon vos goûts », dit-elle. (Julie Plourde/Radio-Canada)

De son côté, Eli Lockhart a montré son savoir-faire en préparant une recette de bannique aux œufs de poisson qui lui vient de sa grand-mère. « On récolte [les œufs] en été et en automne, on les congèle et on les utilise quand on veut de la bannique aux œufs de poisson », dit Eli, ajoutant que c’est très nutritif.

Eli Lockhart, de Dettah, a préparé une bannique aux œufs de poisson. Elle a utilisé les œufs de poisson d’un corégone pour sa recette, qui lui a été transmise par sa grand-mère. « Elle faisait toujours cette recette et je la regardais faire », dit-elle. « C’est très simple, avec des ingrédients très simples. » (Julie Plourde/Radio-Canada)

Différentes garnitures et accompagnements étaient aussi proposés, comme de la confiture de rhubarbe et des œufs de poisson, que Brad Cremasco a particulièrement appréciés. « C’est très bon et j’aime la variété », raconte-t-il. « J’ai été agréablement surpris par le caviar, et la confiture de rhubarbe est fantastique sur la bannique frite. »

Célébrer la culture autochtone

Mike Mitchell a remarqué que plusieurs membres des Premières Nations locales étaient présents lors des dégustations. « Ils sont fiers du fait que leur culture est mise en valeur ici. On a souvent l’idée que les aliments qu’on mange ici sont exotiques, mais ce n’est pas exotique. Exotique veut dire étranger et ce n’est pas étranger, c’est justement d’ici. »

Brad Cremasco, à gauche sur la photo, lors de la dégustation de bannique au Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles le 23 février 2023. (Julie Plourde/Radio-Canada)

« Valoriser la nourriture, c’est facile. C’est plus accessible, [quand on parle de] réconciliation, de déguster les aliments d’autres cultures », dit Mike Mitchell, qui se dit gourmand.

« Qui n’aime pas manger? J’imagine que c’est pour ça que notre programme a été tellement populaire. »

L’exposition de photographies d’archives d’aliments traditionnels est présentée jusqu’au mois de juin.

Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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