Dans le Grand Nord canadien, des hommes apprennent à coudre leurs parkas d’hiver

Des hommes d’Inuvik ont appris à coudre des parkas à Hope House la semaine dernière. (Hope House)
Dans la région de Beaufort-Delta, aux Territoires du Nord-Ouest, un programme a conduit le mois dernier 10 hommes à coudre leurs parkas à Fort McPherson. La semaine dernière, ce sont à nouveau cinq hommes qui ont acquis ces compétences, cette fois-ci à Inuvik, grâce à l’organisme Hope House.

Une des formatrices à Fort McPherson, Alice Vittrekwa, explique que les participants utilisaient une machine à coudre pour la première fois. « Les parkas qu’ils allaient fabriquer, c’était un si gros projet. Ils n’ont même pas eu le temps de s’entraîner, je suis tellement fière d’eux », dit-elle.

Les aléas de la couture ont été accompagnés de nombreux rires, notamment quand un homme a cousu la capuche de sa parka avant de se rendre compte qu’il n’avait plus de fil à mi-chemin. « Je parlais à l’un de ces hommes, et je [lui] disais [à quel point] c’était charmant de les voir assis derrière une machine [à coudre] et entreprendre un tel projet », explique la formatrice.

L’un des hommes, ajoute-t-elle, a enfilé sa parka dès qu’il l’a terminée et est rentré chez lui avec. « Je suis tellement fière de lui », lance-t-elle.

Après cinq jours de couture, un groupe d’hommes d’Inuvik a fini de confectionner ses propres parkas. Ils font partie d’un des deux groupes d’hommes de Beaufort-Delta à avoir appris à coudre leurs propres manteaux. (Hope House)

Ernest Vittrekwa, l’un des participants de Fort McPherson, n’a pas encore eu l’occasion de porter sa nouvelle parka, mais il compte l’utiliser lorsqu’il partira en voyage. Il reconnaît, en riant, qu’il n’avait jamais pensé à coudre sa propre parka. Cela est néanmoins « un retour aux méthodes traditionnelles », reconnaît-il.

Pour certains hommes, ces moments de couture leur ont rappelé des moments avant les bottes modernes, quand leurs parents devaient coudre les mocassins, les mitaines et les parkas à la main pour 10 ou 12 enfants à la fois. Ernest Vittrekwa, quant à lui, assure que ce programme montre l’importance de transmettre les compétences d’une génération à l’autre.

Peu importe le genre, la transmission des compétences

La formatrice Alice Vittrekwa espère que ce programme sera de retour afin que plus d’hommes aient l’occasion d’apprendre à coudre leurs propres parkas. Certains participants, ajoute-t-elle, aimeraient également apprendre à faire des chaussures en toile.

À Inuvik, les cinq hommes avaient pu avoir un cours rapide avant de s’attaquer à la couture de leurs parkas. Une des formatrices, Wilma Dosedel, croit qu’après avoir brisé la glace, les hommes ont pris confiance en eux et ont ensuite posé beaucoup de questions. « Ils sont si patients », assure-t-elle.

L’un des participants, Johnny Aviugana, a fait sa parka pour aller chasser au printemps. « J’ai pratiquement tout essayé, et j’aimerais […] en savoir plus sur les machines à coudre. »

Wilma Dosedel a tenu à enseigner l’importance d’apprendre des compétences, qu’importe le genre. « Nous partageons nos compétences ensemble. Moi, en grandissant, on m’a appris [des choses sur] le bois, le filet de pêche et le caribou, des choses comme ça. »

« Peu importe que nous soyons un homme ou une femme, une fille ou un garçon, ces compétences nous ont été enseignées dès le plus jeune âge. »

Avec les informations d’April Hudson et Wanda McLeod

Radio-Canada

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