Une station de recherche dans l’Extrême-Arctique obtient une certification visant la carboneutralité

La Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique (SCREA) est située à Cambridge Bay, au Nunavut. (Jane George/CBC)
Le 13 juin 2023, la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique (SCREA) à Cambridge Bay, au Nunavut, est devenue l’installation canadienne la plus au nord à obtenir la certification « Leadership in Energy and Environmental Design » (LEED) de niveau argent. Gérée par l’agence Savoir Polaire Canada depuis juin 2023, l’obtention de cette certification est présentée comme un exploit sans précédent.

« L’obtention de la certification LEED Argent pour la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique est une réalisation impressionnante. Grâce à leurs efforts inspirés, collaboratifs et soutenus, les nombreux partenaires qui ont conçu et construit la SCREA ont franchi une étape importante sur la voie d’un avenir plus propre et plus vert pour l’Arctique », a déclaré Dan Vandal, ministre des Affaires du Nord.

Pour Jennifer C. Hubbard, présidente-directrice générale de Savoir Polaire Canada depuis décembre 2020, la conception et la construction de cette structure reflètent une volonté de l’organisme de proposer des « solutions durables en matière d’énergie, de technologie et d’infrastructure pour les conditions environnementales, sociales et culturelles particulières du Nord ».

Un exemple pour les infrastructures de recherche dans l’Arctique

La station qui regroupe plusieurs bâtiments a été conçue et construite dans le but d’obtenir cette certification. D’une superficie totale de 9735 mètres carrés, avec un bâtiment de recherche principal de près de 5000 mètres carrés, la sélection des matériaux a été jugée « cruciale » lors de la phase de conception des infrastructures.

Pour Asha St-Hilaire, responsable des communications à Savoir Polaire Canada, la réflexion, en amont et pendant le projet, « s’est portée sur la sélection des bons matériaux et l’attention portée sur les détails, comme l’utilisation d’un éclairage DEL et de toilettes à faible débit, pour atteindre cet objectif. La certification LEED d’argent est toujours un très gros exploit pour n’importe quel bâtiment, mais surtout dans l’Arctique », a-t-elle précisé.

La SCREA a obtenu une certification de niveau argent (50-59 points) qui reflète l’adoption de stratégies de bâtiment durable dans plusieurs catégories comme le traitement du carbone, de l’énergie, de l’eau, des déchets, du transport, des matériaux, de la santé et de la qualité de l’environnement intérieur.

Selon Mark Hutchinson, vice-président des programmes du bâtiment durable et de l’innovation au Conseil du bâtiment durable du Canada, cette station de recherche fait office de plaque tournante de classe mondiale pour la science et la technologie dans le Nord canadien.

« S’il y a une leçon à retenir de ce projet, c’est que la certification LEED n’est pas exclusive à un type de bâtiment ou à certaines zones climatiques ou régions. Les chemins et les échéances sont différents, pourvu que la motivation soit là. Chaque projet a ses propres occasions et contraintes. Mais avec le bon accompagnement et des outils adaptés, n’importe quel projet peut améliorer sa performance et réduire son impact sur l’environnement qui l’entoure. Et cela est d’autant plus important dans un territoire aussi fragile que le Nord canadien. Nous espérons voir plus de projets suivre les pas de la SCREA », a-t-il indiqué.

Il n’y a, à l’heure actuelle, que deux infrastructures ayant reçu cette certification dans le territoire du Nunavut.

Une infrastructure ancrée dans son milieu

La conception de la station de recherche a été inspirée par plusieurs éléments issus de la culture inuit. Le dôme intérieur du bâtiment principal reflète par exemple l’ingéniosité architecturale de l’igloo. La couleur cuivrée des espaces publics fait référence à l’utilisation du cuivre local par les Inuit de la région de Cambridge Bay, qui s’en servaient autrefois pour fabriquer des couteaux et des pointes de harpon.

Le Centre de partage du savoir, qui se trouve au rez-de-chaussée du bâtiment, permet aux scientifiques et aux Inuit de se réunir, de discuter et de partager leurs connaissances respectives dans un espace circulaire. La SCREA célèbre, autant dans son mode de fonctionnement que dans son architecture, l’importance des connaissances autochtones traditionnelles dans l’avancement de la recherche dans l’Arctique.

Depuis 2018, malgré les restrictions de voyage en vigueur en raison de la pandémie de COVID-19, la SCREA a accueilli plus de 2000 visiteurs. Alors que 90 % de ces visiteurs sont des scientifiques, des intervenants externes et des employés des gouvernements fédéral et territorial ont aussi bénéficié des infrastructures, principalement les hébergements et les salles de réunion accessibles sur place.

Nelly Guidici, L'Aquilon

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