Espoir de résolution pour un Inupiaq de l’Alaska, au statut incertain aux T.N.-O.

La déclaration du ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, qui dit vouloir faciliter le passage des frontières pour les Autochtones, est un vent d’espoir pour l’Alaskien Herman Oyagak, dont le statut au pays et à Aklavik, aux Territoires du Nord-Ouest, est incertain.
Carol Oyagak est vraiment heureuse de cette annonce faite par le ministre la semaine dernière. «Quand je l’ai entendue […], moi et mon mari avons souri, et j’ai dit : « Oui, oui, oui. Enfin quelqu’un nous écoute »», dit la femme d’Herman Oyagak.
Marc Miller a déclaré en entrevue avec CBC qu’il veut faciliter le passage pour les populations autochtones des frontières internationales qui divisent leurs terres et leurs familles depuis des générations.
Le ministre dit que le Canada devrait reconnaître que les peuples autochtones ont un droit inhérent à franchir les frontières internationales.

«C’est stressant»
Si les intentions du ministre Miller se concrétisent, Carol Oyagak dit qu’elle va sans doute pleurer de soulagement pendant des jours, «car c’est stressant.»
Son mari a voyagé sur un territoire traditionnel en motoneige en 2018 pour venir vivre avec sa femme, originaire d’Aklavik. Le 24 mars 2020, la Gendarmerie royale du Canada a procédé à son arrestation, puis l’Agence des services frontaliers l’a menacé d’expulsion. En 2021, la décision a été suspendue, mais son avenir au pays est encore incertain.
Son avocat, Nick Sowsun, a dit à l’époque que son droit de vivre à Aklavik avec son épouse découle des «droits des Autochtones à se livrer à leurs pratiques traditionnelles, même si cela exige de traverser des frontières afin de chasser, pêcher, participer à des célébrations, se marier et prendre part à des activités ou des relations interfamiliales».
Herman Oyagak avait été déclaré inadmissible à rester au Canada en raison de son passé criminel, avait dit Nick Sowsun en 2021.
Il avait été condamné en Alaska, en 2015, pour méfait à l’égard d’un bien d’une valeur de moins de 250 $ ainsi que pour des infractions pour cambriolage et braconnage de morse sur la côte alaskienne.
Avenir en suspens
Herman Oyagak est devenu un membre respecté de sa communauté après avoir fait la rencontre de Carol, avait dit son avocat à l’époque. «Ensemble, Herman et Carol ont commencé une nouvelle vie. Herman est devenu sobre, a approfondi ses liens avec ses traditions et sa culture, et s’est réhabilité.»
Carol Oyagak dit que tant que la situation de son mari ne sera pas régularisée, la famille vivra en suspens. Par exemple, Herman n’est pas admissible au système canadien de soins de santé.
Une source gouvernementale haut placée avait indiqué à CBC que le gouvernement envisageait une directive ministérielle et des amendements à la Loi sur l’immigration et sur la protection des réfugiés qui exempteraient les Autochtones des exigences en matière d’immigration.
Une solution serait présentée l’année prochaine.
Pour Carol Oyagak, il ne fait aucun doute que le passage des frontières est un droit pour les Autochtones. «Nous avons toujours voyagé entre le Canada et l’Alaska. Et nous allons continuer de le faire.»
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