Une réduction de services à l’hôpital de Whitehorse durant les Fêtes

L’Hôpital général de Whitehorse est le principal établissement de santé au Yukon. (Radio-Canada)

Le manque de personnel force la Régie des hôpitaux du Yukon à réduire les services à l’Hôpital général de Whitehorse pendant trois semaines, soit une semaine de plus que les années précédentes.

Une salle d’opération sera fermée du 18 décembre au 5 janvier, et une deuxième salle pourrait subir le même sort.

«Nous devons prendre des mesures d’urgence pour limiter la hausse des coûts et travailler avec les ressources existantes afin de permettre que nos services, comme les opérations, demeurent durables», explique la gestionnaire des communications de la Régie des hôpitaux du Yukon, Jessica Apolloni.

La Régie espère fermer une seule salle d’opération, en fonction de la disponibilité du personnel médical.

Ces fermetures entraînent le report des interventions chirurgicales et de rendez-vous de diagnostics, comme le dépistage de cancers, ce qui rallonge les listes d’attente existantes.

Une patiente en attente d’un examen

Une résidente de Whitehorse, Cheryl Cook, craint que cette réduction des services ne reporte davantage la coloscopie qu’elle attend depuis février dernier.

Mme Cook souffre de douleurs abdominales graves qui l’ont obligée à se rendre aux urgences ce mois-ci. Son médecin de famille a tenté en vain d’accélérer l’examen médical. Il a conseillé à sa patiente de faire part de ses inquiétudes à son député, vu qu’elle pourrait devoir attendre jusqu’à un an avant d’obtenir une coloscopie.

«J’ai le temps de mourir avant d’avoir un examen», dit-elle, craignant d’avoir un cancer du côlon. «Combien de gens au Yukon ont perdu des êtres chers, car ils ne pouvaient pas avoir accès à un médecin?»

Qu’est-ce qui se passe avec notre système de santé? Je ne comprends pas. C’est du jamais vu. On va dépenser encore plus d’argent pour envoyer des patients à Vancouver ou en Alberta, alors que nous avons un gros hôpital.

– Cheryl Cook, résidente de Whitehorse

Frustrations du personnel de la santé

Le président de l’Association médicale du Yukon, Alex Kmet, craint que la réduction de services ne se poursuive au-delà du 5 janvier.

Pour faire fonctionner une salle d’opération à plein rendement, 12,75 postes à temps plein doivent être pourvus, mais le Dr Kmet dit que seulement huit postes à temps plein sont pourvus en ce moment.

«Les services chirurgicaux ont pu fonctionner grâce aux infirmières suppléantes. Aucune infirmière suppléante n’est à l’horaire durant la réduction des services en décembre. On dit qu’il n’y en aura pas en janvier», dit-il.

Je suis très préoccupé par le fait que, au-delà du 5 janvier, on ne puisse reprendre tous les services qu’on offre aujourd’hui, à moins que, d’ici là, tous nos postes permanents ne soient pourvus.

– Alex Kmet, président de l’Association médicale du Yukon

Le président de l’Association médicale du Yukon, le Dr Alex Kmet, craint que la réduction de services ne se poursuive au-delà du 5 janvier. (Radio-Canada/Mike Rudyk)

Durant la semaine du 18 décembre, le nombre d’interventions chirurgicales prévues est passé de 25 à 14, une «réduction importante», selon le Dr Kmet.

Les services supprimés sont les examens d’endoscopie, les opérations générales, l’orthopédie et les services en gynécologie.

D’après le Dr Kmet, son association n’a pas été consultée sur la réduction de ces services, et les médecins sont mécontents. «Je n’ai jamais vu mes collègues aussi démoralisés et frustrés. Ce sont des temps difficiles pour des gens qui ne veulent que faire leur travail», ajoute-t-il.

Il dit que, en cas de réduction de services, ce sont les médecins qui doivent faire face à la souffrance des patients.

«Les patients ne savent pas à qui s’adresser pour exprimer leurs frustrations […] Alors, cette frustration s’exprime souvent dans le bureau du médecin ou auprès des employés de la clinique», indique le Dr Kmet.

«C’est difficile. On n’a pas choisi cette profession pour rester à ne rien faire, dire des platitudes aux gens pendant qu’ils souffrent. On a choisi cette carrière pour changer la vie des gens. Qu’on nous enlève cette possibilité […] C’est démoralisant.»

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