Le propriétaire d’un véhicule électrique peine à installer son chargeur aux T.N.-O.

Ben Baird, de Yellowknife, est propriétaire d’un camion électrique vendu avec un chargeur de niveau 2 de 80 ampères. Pour l’installer, il doit débourser de sa poche 12 000 $ pour mettre à niveau le transformateur de son quartier. (Radio-Canada/Liny Lamberink)

Le propriétaire d’un camion électrique de Yellowknife ne peut pas installer la borne de recharge fournie avec son véhicule, car on lui demande de débourser 12 000 $ pour mettre à jour le transformateur de son quartier.

Ben Baird dit qu’il ne s’attendait pas à ça lorsqu’il a acheté son camion Ford F150 Lightning, fourni avec un chargeur de niveau 2 de 80 ampères qu’il avait l’intention de faire installer chez lui.

Il savait déjà qu’il devait mettre à jour le panneau électrique de sa résidence pour le faire passer de 100 à 200 ampères, une dépense qu’il avait prévue.

Or, pour utiliser sa borne de recharge de 80 ampères, le distributeur d’électricité Northlands Utilities lui a dit que le transformateur de son quartier devait être mis à jour au coût de 12 000 $, une facture que le client doit payer.

Ben Baird est le propriétaire d’un camion électrique, le Ford F150 Lightning. (Radio-Canada/Liny Lamberink)

Par courriel, Jay Massie, le vice-président du développement du Nord et des relations avec les Autochtones de l’ATCO Electrics, partenaire de Northland Utilities, dit que les besoins en infrastructures pour des chargeurs de niveau 2 peuvent grandement varier.

«Il est important de comprendre que les coûts du système électrique, l’entretien et le remplacement des infrastructures électriques sont fixés dans des tarifs approuvés et assumés par tous les clients», dit-il. «Si un client a besoin d’une mise à jour du système pour son usage exclusif, c’est lui qui doit en assumer les coûts.»

Ben Baird a finalement choisi de faire installer une borne de 40 ampères, qui ne recharge pas la batterie de son véhicule aussi rapidement. Avec cette option, il faut attendre 10 heures pour une recharge complète.

Ben Baird a opté pour un chargeur de niveau 2 de 40 ampères, au lieu du chargeur de 80 ampères fourni avec son véhicule électrique. (Radio-Canada/Liny Lamberink)

«C’est une recharge qui prend toute la nuit. C’est presque le double [de temps] que celui qui venait avec [le véhicule]. Ce n’est pas une question de qualité en soi, mais de rapidité», ajoute-t-il.

La borne de recharge de niveau 2 pas essentielle

Selon un autre propriétaire de véhicule électrique à Yellowknife, Jeff Philipp, il est pratique d’avoir une borne de recharge de niveau 2, mais ce n’est pas essentiel.

Il utilise une prise de 240 volts, semblable à celles utilisées pour les gros électroménagers, comme les sécheuses, ce qui lui permet de recharger sa batterie à la même vitesse qu’un chargeur de niveau 2.

C’est plus que suffisant pour la conduite de tous les jours, qui fait moins de 200 kilomètres. Notre distance moyenne par jour est de près de 20 kilomètres.

– Jeff Philipp, résident de Yellowknife et propriétaire d’un véhicule électrique

L’avantage d’un chargeur de niveau 2 est qu’il peut programmer les recharges au moment où l’électricité est la moins chère dans les endroits qui modifient leurs tarifs d’électricité en fonction de l’heure de la journée. Mais il n’y a pas de taux moins cher en dehors des heures de pointe aux T.N.-O.

L’espace normalement requis pour un moteur à combustion est utilisé pour le rangement dans le camion électrique F150 Lightning. (Radio-Canada/Liny Lamberink)

Le directeur de l’organisme Arctic Energy Alliance, Mark Heyck, est d’avis que la borne de niveau 2 n’est pas essentielle aux T.N.-O. et qu’une prise standard est suffisante pour répondre aux besoins de la plupart des gens.

Une prise standard de 120 volts correspond à une borne de recharge de niveau 1 et nécessite donc plus de temps pour recharger pleinement la batterie.

«C’est particulièrement [le cas] pour les communautés nordiques et les plus grandes communautés comme Yellowknife, où on ne conduit pas plus de 10 à 20 kilomètres par jour. Alors, même en hiver, quand la portée [de la batterie] est diminuée, on n’a pas besoin de bornes de recharge super rapides la plupart du temps», indique-t-il.

Plus d’aide demandée

Ben Baird croit que le chemin ne sera pas facile pour trouver des façons de répondre aux besoins des gens. On doit commencer à avoir ces discussions avec les distributeurs afin que tout le monde soit sur la même longueur d’onde pour aller de l’avant, estime-t-il.

Il y a peut-être même aussi des aspects réglementaires parce que c’est possible que la Régie des services publics [des T.N.-O.] ait son mot à dire sur ce qui est facturé [aux clients] pour ces mises à jour.

– Ben Baird, résident de Yellowknife propriétaire d’un véhicule électrique

Il aimerait aussi que le gouvernement trouve une façon de rendre le processus d’installation de ces bornes plus facile. «C’est vraiment difficile. Ça devrait être juste, vous savez, le chargeur qui vient avec [le véhicule], vous trouvez un électricien et, boum boum boum, c’est fait.»

Malgré tout, il ne regrette pas son achat. «C’est merveilleux. Je l’adore.»

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