Un chasseur du Nunavut tombe dans de l’eau glaciale avec sa motoneige
Un chasseur provenant de la communauté de Pond Inlet au Nunavut partage son récit après être tombé dans de l’eau glaciale avec sa motoneige.
Mishal Pewatoalook circulait en motoneige à la recherche de caribou pour un festin célébrant le déménagement de sa famille, le 27 décembre dernier.
Empruntant un chemin sur de la glace qui lui était connu, il a constaté que son qamutik, un traîneau inuit traditionnel derrière sa motoneige, semblait lourd et que le traîneau était en train de briser un peu la glace.
Tout d’un coup, sa motoneige s’est arrêtée et a commencé à couler. Il a dû sauter.
«J’ai essayé de me mettre sur le ventre tout de suite, mais la glace s’est brisée», raconte-t-il.
Une brassée importante
Un moment de panique a secoué M. Pewatoalook en tombant dans l’eau. Il a essayé de flotter sur son dos et de reprendre son souffle malgré la température ambiante de -30 °C, sans refroidissement éolien.
«Tomber soudainement dans de l’eau entourée d’un froid glacial, tu ne peux pas vraiment t’arrêter de paniquer… peu importe la force de ton esprit», explique-t-il.
Il a réussi malgré tout à se calmer un peu, tout en voyant sa motoneige sombrer au fond de l’eau. En se positionnant sur son dos, il a pu se diriger vers son qamutik, qui n’avait que partiellement coulé, et à se hisser dessus en dehors de l’eau.
Appeler à l’aide
Il s’est alors souvenu d’une paire de gants qu’il avait placée dans sa glacière, qui se trouvait juste en face de lui, et les a enfilés sur ses mains frigorifiées.
«J’ai mis mes gants secs et j’avais de l’eau chaude, alors j’ai bu quelques gorgées d’eau chaude. J’ai essayé de me réchauffer en secouant mes mains, en frappant mes mains l’une contre l’autre, en tapant du pied.»
Il a abandonné l’idée de ramper vers l’avant du qamutik, jugeant que la glace était trop mince. Il est donc resté sur place et a appelé à l’aide avec le système de sauvetage GPS inReach.
Il a échangé des textos avec un centre de sauvetage avant de contacter lui-même des amis pour leur demander de l’aide.
Une communauté d’entraide
«Je suis resté assis pendant deux heures et demie ou trois heures, jusqu’à ce que je voie une motoneige venir dans ma direction», explique-t-il.
Il a eu la surprise de voir son père arriver, comme il avait évité de contacter ses proches pour ne pas les inquiéter, mais il était reconnaissant d’avoir finalement aperçu des phares.
Peu de temps après, une équipe de recherche et de sauvetage s’est pointée avec un bateau capable de le rejoindre.
Mishal Pewatoalook est triste d’avoir perdu son matériel de chasse dans l’accident, notamment pour lui, mais aussi pour sa communauté et les communautés voisines «Je partage toujours ce que j’attrape», indique-t-il.
Il recommande à ceux qui partent à la chasse de se munir d’un GPS. Et si quelque chose tourne mal, il ne faut pas perdre espoir.
«On a envie d’abandonner et de s’allonger tellement on est épuisé. On ne peut pas abandonner, pour la famille et pour tout le monde, n’est-ce pas? Alors, n’abandonne jamais», conclut-il.
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