En 2035, voir l’Arctique sans glace pourrait être une chose régulière
Avec Eye on the Arctic
Les périodes où l’Arctique se retrouve sans glace pourraient devenir régulières beaucoup plus tôt que prévu initialement, selon une nouvelle étude publiée début mars.
«Afin de communiquer ce que les scientifiques croient qu’il arrivera en Arctique, il faut d’abord prédire à quel moment la région se retrouvera dans des conditions dites «sans glace» pour la première fois», a déclaré Alexandra Jahn, une professeure associée en Sciences atmosphériques et océaniques de l’Université du Colorado à Boulder et la principale autrice de l’étude.
Pour réaliser l’étude, les scientifiques ont étudié des modèles climatiques pour mieux comprendre les conditions de la glace en Arctique. Ils se sont concentrés sur des aspects tels que le moment où l’on pourrait voir la région sans glace en septembre, la fréquence à laquelle on pourrait y assister à ce phénomène et si cela était susceptible se produire lors d’autres périodes de l’année.
Le mois de septembre est typiquement utilisé comme point de référence pour les chercheurs, car c’est le mois où la glace de l’Arctique est généralement à son plus haut niveau.
Pour sa recherche, l’équipe d’Alexandra Jahn a défini «sans glace» comme étant «une étendue de glace de mer de moins d’un million de kilomètres carrés».
«Les conditions sans glace régulières font référence à la transition qui s’opère jusqu’à voir fréquemment un Arctique sans glace, ce qui est attendu entre 2037 et 2067 selon des scénarios où le monde continue d’émettre de grandes quantités de gaz à effets de serre, expliquent les chercheurs.
De plus, selon un scénario avec peu d’émissions, l’Arctique pourrait se retrouver sans glace pendant des périodes de trois mois, d’août à octobre, d’ici 2100. Dans un scénario avec beaucoup d’émissions, cette période pourrait s’étirer jusqu’à neuf mois, de mai à janvier.
L’étude met également l’accent sur le fait que même si des conditions sans glace sont ultimement inévitables pour l’Arctique, l’adhérence de la communauté mondiale aux cibles de l’Accord de Paris sur le climat pourrait avoir un impact important sur la sévérité et la durée des périodes sans glace.
Même si c’est inévitable, nous devons garder nos émissions le plus basses possible pour éviter des périodes sans glace prolongées.
– Alexandra Jahn, professeure associée en Sciences atmosphériques et océaniques de l’Université du Colorado à Boulder et la principale autrice de l’étude
Selon l’étude, même si la totalité de la glace de mer de l’Arctique disparaissait et qu’on trouvait ensuite un moyen de renverser l’effet du réchauffement climatique, la glace de mer reviendrait en une décennie.
L’Arctique central touché en dernier
Les scientifiques se sont aussi penchés sur des prédictions spécifiques aux différentes régions de l’Arctique. Selon eux, tous les scénarios pointent vers l’Arctique européen comme première région touchée, suivie de la mer de Laptev, de la mer des Tchouktches, de la mer de Sibérie orientale, de la mer de Beaufort et, enfin, de l’Arctique central.
L’équipe de recherche affirme que cette étude n’est que le début d’une meilleure compréhension des changements de la glace dans l’Arctique. Parmi leurs recommandations, ils proposent que les prédictions régionales soient raffinées et réévaluées et que des critères soient établis pour la définition de «sans glace».
L’étude «Projection of an ice-free Arctic Ocean» a été publiée par le journal Nature Reviews Earth and Environment.
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