Le Nunavik sur la ligne de départ des Jeux d’hiver de l’Arctique de 2024

Les athlètes en profitent pour pratiquer le traditionnel coup de pied double en hauteur, une discipline au programme des Jeux de l’Arctique. (Photo : Radio-Canada/ Félix Lebel)

Les 60 athlètes et artistes de la délégation du Nunavik se sont rassemblés à Kuujjuaq cette semaine, afin de peaufiner les derniers détails avant leur départ vers l’Alaska pour participer aux Jeux d’hiver de l’Arctique, du 10 au 16 mars.

Pour sa 16e participation aux Jeux, l’équipe du Nunavik s’est concentrée dans cinq disciplines, soit les sports arctiques, les jeux dénés, le tennis de table, le badminton et la course en raquette.

Un total de 54 athlètes et 6 artistes ont été sélectionnés pour représenter la région à ces jeux, soit 6 de plus qu’en 2023.

« On a fait un grand effort de recrutement, avec des campagnes sur les réseaux sociaux […]. On a eu aussi plus de temps pour se préparer par rapport à 2023, où on avait été un peu plus à la dernière minute », explique le chef de la délégation Nunavik-Québec, Philippe Chiasson.

« J’ai vraiment hâte de voir tout le monde avec le sourire, de performer et de rencontrer les gens d’un peu partout dans le Nord », ajoute-t-il.

Ce dernier est par ailleurs déjà en route vers la vallée de Mat-Su, au nord d’Anchorage, pour y accueillir l’équipe dès samedi.

Fierté régionale

Les jeunes athlètes, issus des 14 communautés inuit du Nunavik, se disent pour la plupart fébriles.

Plusieurs soulignent à quel point ils ont hâte de porter les couleurs de l’équipe Nunavik-Québec et de se mesurer aux autres athlètes des régions nordiques.

C’est le cas notamment de Mary-Jane Alaku, d’Inukjuak, qui en est à sa quatrième participation dans la discipline des jeux traditionnels inuit, appelés les jeux arctiques.

« Je m’imagine réussir une bonne performance. Mais il y a beaucoup d’autres femmes géniales qui vont participer. Je vais faire de mon mieux et on verra », a-t-elle dit quelques minutes avant d’effectuer un saut à l’entraînement.

Chris Angatookalook profite de ces quelques jours pour prodiguer des conseils à ses athlètes, comme Mary-Jane Alaku, avant le début des jeux. (Photo : Radio-Canada/ Félix Lebel)

Quelques mètres plus loin, son nouvel entraîneur, Chris Angatookalook, en profite pour lui prodiguer quelques conseils.

C’est la première fois que les deux se rencontrent, comme pour la plupart des autres entraîneurs de l’équipe.

« On est vraiment ici pour voir leurs forces et donner quelques trucs. C’est sûr que j’aurais aimé les voir plus souvent, mais ce n’est pas évident avec le travail et le fait que les athlètes sont dans des communautés différentes », explique le vétéran des jeux inuit, Chris Angatookalook.

En plus de porter le rôle d’entraîneur, ce dernier va lui aussi participer aux Jeux dans la catégorie pour adultes. Ça sera pour lui un retour à la compétition, après 10 ans d’absence.

Chris Angatookalook pratique les jeux traditionnels inuit depuis son enfance et souhaite transmettre sa passion aux autres jeunes de l’équipe. (Photo : Radio-Canada/ Félix Lebel)

« La dernière fois j’avais 18 ans et j’étais pas mal plus flexible », raconte-t-il.

« Je viens vraiment ici pour garder la tradition bien vivante. C’est vraiment important pour moi. Ça fait partie de qui nous sommes comme inuit », ajoute Chris Angatookalook.

Autre vétéran des jeux traditionnels inuit, Deseray Cumberbatch va participer aux Jeux pour la huitième fois.

Son expérience sera mise à profit pour aider les plus jeunes athlètes à se dépasser.

« Je veux me mesurer aux autres athlètes plus vieux. Je vais faire de mon mieux […]. J’espère surtout que je vais montrer un bel exemple auprès des plus jeunes. Je veux qu’ils persévèrent dans le sport et qu’ils profitent à fond de cette expérience », dit-elle.

Grâce à son expérience, Deseray Cumberbatch pourra guider les jeunes. (Photo : Radio-Canada/ Félix Lebel)

Passeport en règle

Pour de nombreux athlètes, participer aux Jeux de l’Arctique sera la première occasion qu’ils auront de visiter un autre pays que le Canada. Plusieurs envisagent ce voyage avec beaucoup d’appréhension.

« Je n’arrête pas de me demander à quoi ça va ressembler. Ça va être différent. J’ai hâte! », dit Mary Jane Alaku, d’Inukjuak.

En vue des Jeux, elle a dû faire sa toute première demande de passeport, comme plusieurs autres de ses coéquipiers.

Pour ces trois athlètes, il s’agit de leur tout premier passeport, qu’ils ont reçu en main propre à Kuujjuaq de la part d’agents de Service Canada. (Photo : Radio-Canada/ Félix Lebel)

Une équipe de Service Canada s’est rendue en personne à Kuujjuaq au courant de la semaine pour remettre en main propre plus d’une trentaine de passeports aux athlètes.

De nombreuses demandes avaient pris du retard, ce qui avait soulevé l’enjeu du manque de services gouvernementaux dans les communautés nordiques. De nombreux athlètes du Nunavut avaient eux aussi connu des problèmes similaires.

Aucun bureau permanent de services gouvernementaux n’est présent au Nunavik, ce qui complexifie certaines prestations de services, comme l’obtention de passeports. (Photo : Radio-Canada/ Félix Lebel)

La députée du Nunavut, Lori Idlout, avait par ailleurs interpellé le premier ministre Justin Trudeau sur la question. À son tour, le ministre fédéral des Services aux citoyens, Terry Beech, a pris les choses en main et a mobilisé des équipes pour aider les athlètes dans l’obtention de leur passeport.

« Je suis fier de l’équipe de Service Canada pour leur travail dans l’établissement d’une équipe spéciale dédiée aux Jeux d’hiver de l’Arctique, et pour leur engagement à s’assurer que tous les athlètes qui avaient besoin d’un passeport en ont reçu un », a déclaré par courriel le ministre Terry Beech.

Avec l’ensemble des passeports en règle, l’équipe Nunavik-Québec est fin prête à s’envoler pour l’Alaska, à la conquête de victoires et de souvenirs. 

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Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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