Au Nunavut, Kivalliq veut se relier à un réseau hydroélectrique et à la fibre optique
Le gouvernement fédéral annonce un financement de 2,8 millions $ afin de faire progresser le projet de relier la région de Kivalliq, au Nunavut, au réseau hydroélectrique et à la fibre optique du Manitoba.
Le projet passe ainsi à l’étape de conception. Le financement annoncé permettra la création de plans d’ingénierie et les travaux de préparation environnementale sur le terrain.
Il s’appuie sur un financement fédéral antérieur qui a permis la réalisation des étapes de planification et de vérification de la faisabilité.
Les travaux de construction devraient commencer d’ici 2028.
Bénéfices tangibles
Dirigé par la société inuit Nunik, le projet consiste à aménager une ligne de transmission de 150 mégawatts sur 1200 kilomètres. Au moins cinq communautés et une mine d’or pourraient ainsi se départir du diesel et se connecter à Internet haute vitesse.
À terme, les communautés d’Arviat, de Baker Lake, de Chesterfield Inlet, de Rankin Inlet et de Whale Cove seraient reliées au réseau électrique et de fibre optique du Manitoba.
Selon le communiqué de presse publié lors de l’annonce, le projet pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 371 000 tonnes annuellement et économiser 138 millions de litres de carburant par an.
10 000 résidents de la région pourraient également avoir accès au réseau Internet haute vitesse.
Selon Nukik, le projet contribuerait environ 3,2 milliards $ au produit intérieur brut canadien pendant les travaux et générerait des revenus d’environ 8 milliards $ sur 50 ans.
Selon le ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, «le projet de liaison hydroélectrique et de fibre optique à Kivalliq jouera un rôle important dans la réduction de la pollution et des coûts énergétiques, et favorisera le développement économique».
Leadership autochtone
De nombreuses communautés du Nord dépendent toujours du diesel pour l’alimentation électrique et le chauffage. «Notre peuple souhaite depuis longtemps se doter d’une électricité renouvelable et d’une connectivité fiable. Notre dépendance à l’égard du diesel n’est pas durable et entrave notre développement social et économique», a dit le président de l’Association inuit de Kivalliq, Kono Tattuinee.
Selon lui, il s’agit d’un projet essentiel qui permettra aux Inuit d’accéder «au même type d’occasions que celles dont profitent les autres Canadiens».
Même son de cloche du côté de la pdg de la société Nunik, Ann-Raphaëelle Audouin: «Si nous voulons atteindre nos objectifs nationaux en matière de climat et bâtir une société équitable pour tous les Canadiens […] le Nunavut a besoin de meilleures possibilités en matière d’énergie et de connectivité.»
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