Services en français au Yukon : des avancées, mais encore du travail à faire
Dans son plus récent rapport sur les services en français, le gouvernement du Yukon souligne plusieurs améliorations, notamment dans la prestation des services et les communications. Pour l’Association franco-yukonnaise (AFY), la priorité demeure toutefois les services de santé en français et, à ce titre, « il reste encore du chemin à faire ».
Le directeur des Services en français pour le gouvernement du Yukon, André Bourcier, note que les bons coups de la dernière année comprennent l’ouverture du centre de santé bilingue Constellation, ainsi que l’aide apportée pour permettre à l’organisme Les EssentiElles d’acquérir l’édifice dans lequel il se trouve.
«Donc, 2022-2023, qui est le rapport annuel dont on discute, marque une année importante. C’est le milieu d’une entente pluriannuelle de financement qui va de 2020 à 2025», indique-t-il.
«Pour nous, c’est important de faire le point, de dire exactement où on en est, ce sur quoi on travaille, et de regarder vers la fin de cette entente-là, de façon à pouvoir établir les nouvelles priorités pour 2025-2028», ajoute-t-il.
Les bons coups présentés sont toutefois à prendre avec un grain de sel, nuance la directrice générale de l’AFY, Isabelle Salesse.
«C’est sûr qu’il y a le centre de santé bilingue qui a été ouvert. Le petit bémol que je mettrais, c’est que tout le personnel dans ce centre n’est pas bilingue; ça, c’est un problème», dit-elle.
À l’heure actuelle, le médecin et les trois infirmières praticiennes à l’emploi du centre de santé Constellation sont unilingues anglophones. Des services d’interprétation virtuels peuvent néanmoins être utilisés pour faciliter les échanges entre les patients et les professionnels de la santé.
On est loin de l’égalité réelle; on a encore du chemin à faire par rapport au service direct à la clientèle, c’est clair et certain.
– Isabelle Salesse, directrice générale de l’AFY
«J’ai l’impression, parfois, qu’on fait un pas en avant et trois pas en arrière, parce qu’on dépend des individus qui sont embauchés, et comme ça tourne beaucoup, un jour, il va y avoir le service, et dans trois mois, il n’y aura plus le service», ajoute-t-elle.
Parmi les solutions à court terme qui sont envisagées par la direction des Services en français, la télémédecine et l’utilisation de technologies sont soulevées, afin de permettre à tous les francophones, peu importe où ils vivent, d’avoir accès à ces services.
«Une des avenues que nous sommes en train d’explorer, ce serait vraiment d’utiliser la technologie pour voir de quelle façon on pourrait améliorer le service directement, en attendant de trouver les moyens de pouvoir s’assurer d’avoir du personnel bilingue», explique André Bourcier.
Pour Isabelle Salesse, il serait également important que la communauté francophone puisse se prononcer sur le projet de loi qui est actuellement à l’étude à l’Assemblée législative concernant la création d’un office de la santé.
«On demande qu’il y ait des amendements qui vont inclure les francophones de façon plus forte dans ce projet de loi, parce que c’est très difficile d’avoir une influence quand on n’est pas au cœur des institutions», soutient-elle.
Le rapport 2022-2023 du gouvernement souligne également le besoin de promouvoir davantage les services et les programmes déjà existants en français pour la population puisse en profiter.
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