L’isolement en cellule difficile à éliminer, soutiennent les autorités d’un territoire du Nord canadien
Le rapport indépendant d’inspection du Centre correctionnel de Whitehorse (capitale du Yukon, dans le nord-ouest du Canada), rendu public mercredi, propose 40 mesures pour améliorer le quotidien des détenus. Mais la fin des cellules d’isolement n’est pas pour autant à l’ordre du jour.
Parmi les mesures proposées figurent des pistes pour améliorer les services en santé mentale, réduire le recours à l’isolement cellulaire et mieux ajuster culturellement les services aux Autochtones, qui représentent plus de 60 % des détenus.
La polémique entourant l’isolement cellulaire au centre correctionnel de Whitehorse a été mise au jour par le célèbre cas de Michael Nehass, dont les problèmes de santé mentale ont poussé le personnel à avoir recours à l’isolement cellulaire jusqu’à 23 heures sur 24 pendant des mois.
L’affaire a conduit le gouvernement à ordonner l’automne dernier une inspection indépendante des services correctionnels dont le rapport a été remis aux autorités en mai.
Des règles pour l’isolement cellulaire
L’inspecteur David Loukidelis soutient dans son rapport que l’isolement cellulaire ne devrait être utilisé que comme dernier recours, en fonction de règles très précises et strictes, seulement pour la protection des prisonniers contre l’automutilation ou le suicide dans le cas de détenus souffrant de problèmes de santé mentale, et jamais plus de 24 à 48 heures pour un maximum de 15 jours par année.
Si le gouvernement accepte en principe les recommandations du rapport à ce chapitre, il soutient aussi qu’il faut faire davantage de recherches en la matière et qu’aucune autre province n’a été en mesure jusqu’ici, à la fois, de restreindre de façon importante l’isolement cellulaire et de préserver la sécurité des autres détenus et du personnel.
Le sous-ministre adjoint Allan Lucier affirme par ailleurs que tout le pays se penche sur la question épineuse de l’isolement cellulaire, comme dans la province de l’Ontario où un tribunal des droits de la personne a ordonné que cette mesure ne soit plus utilisée pour les détenus ayant des problèmes de santé mentale, sauf dans des cas exceptionnels.
Le rapport souligne toutefois qu’au cours des dernières années le nombre de jours d’isolements n’a cessé de diminuer, passant de 1134 jours en 2014 à 534 en 2016.