La migration des grizzlys vers le nord suscite de l’inquiétude pour les caribous

Au cours des dernières années, de plus en plus de grizzlys ont été aperçus autour d’Ulukhaktok ou de Sachs Harbour, dans les Territoires du Nord-Ouest. (Jakub Moravec/Shutterstoc)

Des chasseurs et des chercheurs aperçoivent de plus en plus de grizzlys et d’hybrides entre les ours polaires et les grizzlys sur les îles Banks et Victoria, dans l’archipel arctique. Ils s’inquiètent des conséquences du déplacement de ces prédateurs plus au nord sur les caribous dans la région.

La première fois que David Kuptana a vu des grizzlys et des hybrides grizzlys-ours polaires – appelés pizzlys ou grolars – autour de sa communauté d’Ulukhaktok, sur l’île Victoria, remonte à la fin des années 1990. Depuis, ces rencontres sont devenues bien plus fréquentes sur cette île partagée entre le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest.

« Leur nombre continue probablement d’augmenter », dit David Kuptana en indiquant que des chasseurs voient de plus en plus de traces de grizzlys lorsqu’ils traquent des caribous. Lui-même a chassé plusieurs grizzlys au fil des années, y compris un grolar.

Pour David Kuptana, les ours suivent la migration des caribous jusqu’à l’île Victoria et parfois même jusqu’à l’île Banks. L’accroissement du nombre de grizzlys dans ce secteur met de la pression sur ces populations de cervidés, selon lui.

« Le nombre de caribous a diminué. On pouvait voir des carcasses laissées par les loups et les grizzlys. On essaie de voir si on peut lancer une nouvelle chasse [de prédateurs] pour essayer de garder nos caribous en bonne santé », témoigne-t-il.

La chasse aux grizzlys vient toutefois avec des risques, car ils réagissent différemment des ours polaires, indique David Kuptana. Ce sont des prédateurs agressifs », dit-il.

Environnement en changement

Steve Baryluk, un biologiste pour la région de Beaufort Delta qui travaille avec le gouvernement du Nunavut, confirme que de plus en plus de grizzlys sont recensés chaque année dans le secteur.

Des grizzlys femelles accompagnées d’oursons ont également été aperçus sur l’île Victoria, ce qui suggère un établissement de cette espèce dans ce secteur. Elle s’adapte assez facilement aux divers environnements, selon Steve Baryluk.

« Les habitats changent au fil du temps. On voit de plus en plus d’arbustes de plus en plus au nord, on commence à voir des buissons et des arbres commencent à pousser à des endroits du nord où on n’en trouvait pas auparavant », explique-t-il.

Il existe encore peu de recherches sur les grizzlys dans le secteur, leur population restant limitée, selon le biologiste. Des études sont tout de même en cours sur l’île Victoria pour connaître les spécificités de leur régime alimentaire. « On craint qu’ils puissent cibler des populations de caribous faisant partie des espèces en péril », indique Steve Baryluk.

Avec le réchauffement du climat, ce biologiste s’attend à ce que les grizzlys continuent de s’implanter plus au nord.

Avec des informations de Francis Tessier-Burns

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