La mère coupable de fraude à l’identité inuit connaîtra sa peine jeudi

Une femme menottée au visage camouflé se tient à droite d'un agent de police.
Karima Manji a été transférée dans un centre correctionnel le lundi 24 juin, en attendant la détermination de sa peine.

Karima Manji, accusée d’avoir usurpé l’identité inuit pour ses deux filles en 2016, devra rester en détention en attendant sa peine, a décidé la juge Mia Manocchio.

En février dernier, Karima Manji a plaidé coupable à des accusations de fraude de plus de 5000 $.

Elle a admis avoir obtenu frauduleusement plus de 158 000 $ en bourses et subventions de l’Association Qikiqtani Inuit (QIA) pour ses deux filles, en alléguant qu’elles avaient été adoptées d’une femme inuk d’Iqaluit du nom de Kitty Noah.

Lundi, les deux parties ont présenté leurs soumissions à la juge Manocchio lors de l’audience sur la détermination de la peine.

La procureure de la Couronne, Sarah White, a demandé une peine d’emprisonnement de 18 mois à deux ans moins un jour, suivi d’une ordonnance de probation d’une année. Elle a demandé également que Karima Manji suive une thérapie et complète 60 heures de travaux communautaires.

L’avocat de l’accusée, Scott Cowan, a demandé une peine d’emprisonnement avec sursis, à purger à domicile.

D’ici à la décision, prévue jeudi, Karima Manji devra rester en détention à Iqaluit.

L’accusée n’est plus présumée innocente, a expliqué la magistrate, lundi. Il est évident pour moi […] qu’une période d’incarcération est appropriée.

Abandon des accusations contre les deux filles

Une fois la procédure d’inscription enregistrée par QIA et Nunavut Tunngavik inc. (NTI), Karima Manji avait transmis les cartes de membre à ses filles, Amira et Nadya Gill. Des accusations de fraude à l’identité avaient été déposées par la GRC contre les deux sœurs. Elles ont été abandonnées en février avec la réponse à l’accusation déposée par leur mère.

Karima Manji a déjà remboursé 130 000 $ à QIA. Son avocat a indiqué qu’elle avait l’intention de rembourser les 28 254 $ restants.

Stress terrible vécu par la famille

Dans une déclaration lue à la cour, l’avocate de NTI, Marie Belleau, a indiqué que l’identité autochtone est perçue comme « un avantage, un signe de dollar ».

L’usurpation de l’identité autochtone est de l’assimilation des temps modernes, a-t-elle déclaré. C’est perçu comme quelque chose qui peut être volé.

Elle a ajouté que ce dossier est le premier du genre au Nunavut.

Le fils de Kitty Noah, Noah Noah, a aussi lu une déclaration à la cour.

« Karima, je veux juste m’assurer de te voir. Je veux parler au nom de ma mère, Kitty. Elle était une mère aimante, attentionnée et prévenante. Tout le contraire de toi », a-t-elle dit.

M. Noah a ajouté que le stress vécu par lui-même et sa famille « a été terrible ».

Scott Cowan a présenté à la juge des facteurs atténuants, comme le fait que Mme Manji a plaidé coupable et qu’elle a remboursé environ 80 % de la somme qu’elle a admis avoir obtenu frauduleusement.

Karima Manji a aussi pris la parole et présenté ses excuses à la cour.

Je suis profondément désolée pour ce que j’ai causé.

« J’espère qu’en plaidant coupable et en remboursant les fonds, j’ai fait un pas en avant pour exprimer mes excuses et essayer de corriger ce que j’ai fait. »

Avec les informations d’Emma Tranter

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