Des raquettes de 70 ans retournées à une famille de Fort McPherson, aux T.N.-O.

Trois personnes souriantes regardent la caméra en tenant des raquettes.
Robert Feagan, à gauche, pose avec l’épouse de Joseph Tetlichi, Glenna Tetlichi, et Joseph Tetlichi. (Photo : Robert Feagan)

Le fils d’un ancien membre de la Gendarmerie royale du Canada a surpris une famille Gwich’in de Fort McPherson, aux Territoires du Nord-Ouest, en lui rendant une paire de raquettes fabriquées dans les années 1950.

Les raquettes avaient été fabriquées par John Tetlichi. Il en avait fait cadeau au policier Hugh Feagan, qui avait été transféré à Aklavik.

Il pensait qu’il était brillant, dit Robert Feagan, fils de l’ancien policier, aujourd’hui âgé de 95 ans. Avant d’aller à Aklavik […], il a acheté des raquettes d’un magasin à Edmonton. En arrivant à Aklavik, il s’est rendu compte qu’elles étaient horribles.

Des gens de la communauté l’ont dirigé vers John Tetlichi, réputé pour fabriquer les meilleures raquettes de la région.

Mon père les a utilisés pendant des années pour faire les pistes pour les chiens quand il y avait beaucoup de neige, dit Robert Feagan.

Rendre un objet de famille

Hugh Feagan, qui vit maintenant en Ontario, a récemment décidé qu’il était temps de retourner le cadeau reçu plus de 70 ans plus tôt.

Il a appelé son fils qui avait la paire de raquettes en sa possession et lui a demandé de communiquer avec la famille de John Tetlichi.

« Il adorait ces raquettes, mais il a aussi réalisé qu’elles étaient probablement encore plus précieuses pour la famille Tetlichi, et c’est pourquoi il voulait qu’elles retournent là d’où elles viennent », ajoute Robert Feagan.

C’est le fils de John Tetlichi, aujourd’hui décédé, qui a reçu les raquettes de Robert Feagan.

Je ne savais même pas que [mon père] fabriquait des raquettes, dit Joseph Tetlichi, qui a cru un moment que Robert Feagan s’était trompé de famille.

« J’ai vécu sur le territoire pendant 20 ans, en trappant et chassant avec lui, et jamais il n’a fabriqué de raquettes devant moi », ajoute-t-il.

Comme un acte de réconciliation

Les mots ne suffisent pas pour exprimer comment Joseph s’est senti en recevant les raquettes de Robert Feagan, qui s’est rendu au Yukon, où vit aujourd’hui Joseph Tetlichi, pour remettre l’objet de famille.

Je vois ça comme un acte de réconciliation, dit-il.

Joseph Tetlichi dit qu’il se souvient de Hugh Feagan, et que l’ancien policier lui avait déjà dit qu’un jour, il rendrait à ses propriétaires tous les cadeaux reçus durant son passage dans le delta du Beaufort.

« Je deviens émotif quand j’y pense, car beaucoup de gens reçoivent des cadeaux des Premières Nations et plusieurs ne les utilisent pas pour les bonnes raisons », dit Joseph Tetlichi.

Cette personne a voulu faire la bonne chose et pour moi, c’est une forme de respect, affirme Joseph Tetlichi.

Bien qu’elles datent d’une autre époque, Joseph Tetlichi dit qu’elles sont toujours solides et qu’« on pourrait penser qu’elles ont été fabriquées hier, alors c’est incroyable ».

Avec les informations de Tessa Vikander et Hilary Bird

À lire aussi :

Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur le Canada, visitez le site de Radio-Canada.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *