Le journal Yukon Star n’aura survécu que quatre mois
Quatre mois après sa création, le nouvel organe de presse Yukon Star s’avoue vaincu et cesse de publier faute de financement.
Le journal avait vu le jour en mai dernier au lendemain de la fermeture du Whitehorse Star qui avait, lui aussi, dû être abandonné, après 124 ans d’existence, en raison d’une baisse des revenus publicitaires.
Les propriétaires avaient, à l’époque, expliqué ne pas pouvoir rivaliser avec les réseaux sociaux.
L’ex-éditeur du Yukon Star, Max Fraser, se désole tout particulièrement de la situation puisqu’il avait voulu, avec la nouvelle publication, offrir un emploi aux ex-employés du Whitehorse Star.
Huit employés à temps plein travaillaient pour la publication, et quatre autres à temps partiel.
Si une erreur a été commise, c’était de ne pas voir qu’il fallait un montant substantiel de fonds de roulement pour nous soutenir pendant possiblement plusieurs mois de pertes [financières].
Bien qu’il soit normal, selon l’homme d’affaires, pour toute nouvelle entreprise d’enregistrer des pertes pendant sa première année d’existence, Max Fraser espérait qu’un investisseur se manifesterait, ce qui n’a pas été le cas. « Les dons étaient encourageants au début, mais ils se sont dissipés pendant les mois d’été. »
L’ex-rédacteur en chef des deux publications disparues, Jim Butler, affirme qu’il lui faudra du temps pour absorber, coup sur coup, ces fermetures.
Je me sens vraiment très, très mal [à propos de la situation], surtout pour mes collègues. […] Nous avons tous travaillé très fort pour construire notre petite entreprise à partir de rien et en très peu de temps.
Les deux hommes font remarquer que cette nouvelle fermeture est un dur coup pour la démocratie et l’avenir du journalisme.
Il y existe une tendance mondiale vers un manque de transparence et ce sont les membres du quatrième pouvoir [les médias] qui exigent des comptes aux gouvernements, aux entreprises ou autres.
Avec les informations d’Elyn Jones
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