À Dawson, une solution demandée pour traverser le fleuve Yukon en cas d’urgence

Avec le retrait du traversier, et dans l’attente de la construction d’un pont de glace pour traverser le fleuve Yukon, les résidents de West Dawson sont encore une fois vulnérables aux situations d’urgence, ce que dénoncent certains d’entre eux.
Roger Mendelsohn, 84 ans, a vécu des décennies à West Dawson, la communauté située juste en face du centre-ville de Dawson, de l’autre côté du fleuve. Le résident a toutefois dû déménager cette année en raison des inquiétudes de sa famille.
Je suis tombé deux fois du toit, raconte l’octogénaire. Heureusement, il n’y avait pas de roches autour. J’ai survécu, mais c’était embarrassant, et j’étais quelque peu courbaturé.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel incident se produit. M. Mendelsohn explique qu’il a été enseveli de neige jusqu’aux épaules en essayant de déneiger son toit. Il était alors parvenu à ramper pour se sortir de là lui-même.

S’il en rit aujourd’hui, sa fille, Anne Mendelsohn, considère ces événements comme « inquiétants ». Selon elle, lorsque le traversier George Black est retiré de l’eau, à la mi-octobre, le gouvernement abandonne les résidents de West Dawson. Aucun véhicule d’urgence ne peut alors traverser le fleuve.
Le ministère de la Voirie et des Travaux publics est responsable du maintien et de la gestion du traversier, de même que des routes à l’ouest du fleuve. Toutefois, selon les Mendelsohn, une fois le traversier mis à l’arrêt, le ministère cesse d’entretenir les routes, ce qui augmente le risque d’accident.
Anne Mendelsohn comprend que le climat et les conditions du fleuve influent sur la construction d’un pont de glace, mais elle croit que, lorsqu’il est question de la vie et de la sécurité des gens, le gouvernement doit être proactif dans son approche.
Toutes les vies qui sont de l’autre côté, ils sont responsables de toutes ces vies. Il est temps qu’ils agissent avant que quelque chose de sérieux survienne. Qu’est-ce que ça leur prend pour agir? se demande-t-elle.
Une seule manière de traverser
La seule manière de traverser le fleuve à l’heure actuelle est par hélicoptère, explique le responsable de l’équipe de recherche et de sauvetage de la ville, John Mitchell. Le coût pour affréter un hélicoptère est d’environ 900 000 $.
Quelques options sont actuellement accessibles aux citoyens, mais plus pour longtemps, puisque l’une des entreprises sera dorénavant installée à Whitehorse, tandis que l’autre réduira le nombre de pilotes locaux. Ce n’est cependant pas la seule inquiétude de John Mitchell.
C’est aussi la disponibilité des hélicoptères qui sont adaptés pour faire une évacuation avec une civière, souligne-t-il.

John Mitchell indique qu’il coordonne les plans d’action avec les résidents de West Dawson du mieux qu’il le peut, mais qu’ultimement, c’est la responsabilité du gouvernement du Yukon de surveiller la situation et d’arriver avec un plan approuvé en cas d’urgence.
Les services médicaux d’urgence (EMS) sont ceux qui doivent affréter l’hélicoptère. Si nous le faisons nous-mêmes en tant que citoyens, nous pourrions nous retrouver à payer les frais médicaux. La décision doit être prise de Whitehorse, dit-il.
À West Dawson, un groupe de résidents se sont portés volontaires pour aider en cas d’urgence, mais John Mitchell soutient que cela ne devrait pas être la seule solution. Il demande au gouvernement de trouver un moyen de permettre une traversée sécuritaire des services d’urgence au besoin.
CBC a communiqué avec le ministère de la Voirie et des Travaux publics, mais personne n’était en mesure de commenter la situation au moment d’écrire ces lignes.
Avec les informations de Chris MacIntyre
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