Les enseignants du Nunavik bientôt en grève

Les enseignants du Nunavik étaient sortis dans la rue lors des négociations des conventions collectives du secteur public, en novembre 2023. (Photo d’archives)
(Radio-Canada / Félix Lebel)

Les enseignants et le personnel de soutien des écoles du Nunavik seront en grève du 16 au 22 janvier prochain, afin de manifester leur impatience face à la lenteur des négociations concernant leur convention collective.

Il y aura donc près de 1000 personnes sur les lignes de piquetage dans les 14 villages du Nunavik si aucune entente n’est conclue d’ici là.

Un conciliateur vient par ailleurs d’être nommé pour accélérer les négociations, qui perdurent depuis octobre 2022.

Une première rencontre entre les parties et le conciliateur a eu lieu ce jeudi, a annoncé l’Association des employés du Nord québécois (AENQ). Le syndicat représente les enseignants et le personnel de soutien des écoles des terres Cries et du Nunavik.

« Il ne reste pas tant de choses que ça sur la table de négociation. Un peu plus d’effort de chaque partie et je crois qu’on pourrait arriver à une entente de principe assez rapidement. C’est ce qu’on souhaite, parce qu’on ne veut pas faire la grève », a déclaré Larry Imbeault, président de l’AENQ.

Primes et conditions de travail

Alors que les autres syndicats d’enseignement de la province se sont entendus avec le gouvernement en février dernier, plusieurs points de litige demeurent entre l’AENQ, la Commission scolaire Kativik Illisarniliriniq et le Secrétariat du Conseil du trésor du Québec.

Il est notamment question d’une prime de recrutement et de rétention particulière au Nunavik qui n’a pas été ajustée depuis 2001.

Cette situation règne alors que les écoles de la région font face à un problème de rétention de main-d’œuvre qui entraîne un important taux de roulement parmi les enseignants.

« On espère que ça va permettre de retenir les enseignants qualifiés. Les défis sont majeurs au Nord. Ça pourrait permettre possiblement aux personnes de rester plus longtemps sur le territoire et d’enseigner à leurs élèves », ajoute Larry Imbeault.

L’AENQ espère aussi arriver à une entente avec la commission scolaire sur la question du manque d’eau dans les villages. Il est commun, dans certaines communautés, que les enseignants n’aient plus d’eau potable dans leur appartement de fonction.

L’enjeu est exacerbé par une foule de facteurs au Nunavik. Il arrive que des bris mécaniques sur des systèmes de traitement d’eau, le manque de personnel municipal pour livrer l’eau potable ou des blizzards empêchent l’approvisionnement en eau des maisons durant plusieurs jours.

« Quand ça fait trois ou quatre jours que tu n’as pas d’eau potable et que tu ne peux pas te laver, tu n’as pas nécessairement le goût d’aller en classe et d’enseigner », explique Larry Imbeault.

Ce dernier souhaite que le personnel, qui manque d’eau durant plusieurs jours consécutifs, puisse prendre un congé avec salaire.

« Ce qu’on demande, ce n’est pas un nombre de jours illimité non plus, c’est d’utiliser des journées de notre banque de congés pour forces majeures », ajoute Larry Imbeault.

Le syndicat dit avoir bon espoir que les parties pourront arriver à une entente rapidement. La commission scolaire Kativik Illisarniliriniq et le Secrétariat du Conseil du trésor n’ont pas souhaité commenter les négociations en cours.

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Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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