La communauté franco-ténoise sondée pour améliorer les services

Une étiquette dans une fenêtre où l'on peut lire « À votre service en français ».
L’offre active de services en français peut prendre la forme d’une affiche, d’une salutation personnelle ou d’un message. (Photo : Radio-Canada/Mario De Ciccio)

Un texte de Mohamed-Amin Kehel

Depuis 2019, le gouvernement des Territoires-du-Nord-Ouest (GTNO) mène tous les deux ans un questionnaire en ligne sur la satisfaction des francophones (nouvelle fenêtre) au sujet des services et des communications du territoire. Publiés il y a deux semaines, les résultats du récent sondage mettent l’accent sur les services en santé.

Réalisé entre mai et juin 2024 (nouvelle fenêtre), le Sondage 2023-2024 sur la satisfaction de la communauté francophone sur les communications et services en français du GTNO a récolté 46 réponses contre 109 pour l’exercice 2021-2022.

Le territoire compte 1470 résidents qui ont le français comme l’une de leurs langues maternelles, selon le recensement de 2021.

Dans son propos préliminaire, le GTNO présente cette initiative comme essentielle pour connaître l’opinion de la communauté francophone et entend utiliser, à terme, les résultats de ces sondages pour évaluer son plan stratégique sur les communications et services en français (nouvelle fenêtre) qui arrivent à échéance en 2028.

Des lacunes en santé persistantes

La précédente édition, qui touche les années 2021-2022, fait état d’un recul du taux de satisfaction des francophones du territoire envers les services en français et des manquements dans le secteur de la santé.

Pour 2023-2024, des carences dans ce domaine persistent.

Les services et communications en santé, c’est toujours un défi pour nous, souligne Antoine Gagnon, le directeur général du Secrétariat aux affaires francophones.

Dans le rapport qui découle du questionnaire, il est précisé que pour 57,6 % des répondants, aucune offre active n’a été faite en première ligne.

Plus d’un quart des sondés (27,3 %) indiquaient également avoir décidé de poursuivre en anglais, malgré une offre active en français.

Environ 50 % à 48,5 % du temps, il n’y a pas de service en français donné en santé. Puis si on y ajoute le 27,3 % de personnes qui ont décidé de ne pas accepter l’offre active de services en français et de continuer en anglais, on se retrouve à 77 % du temps, indique pour sa part Audrey Fournier, directrice générale de la Fédération franco-ténoise (FFT).

Audrey Fournier devant la maison bleue, le siège de la Fédération franco-ténoise.
Pour Audrey Fournier, directrice générale de la Fédération franco-ténoise, l’enjeu de l’offre active en santé est récurrent, tant aux Territoires-du-Nord-Ouest que dans la francophonie minoritaire canadienne. (Photo : Radio-Canada / Mohamed-Amin Kehel)

Pour elle et son organisation, cette situation n’est pas nouvelle, mais reste préoccupante.

Le patient est déjà en situation de vulnérabilité, affirme Audrey Fournier, directrice générale de la Fédération franco-ténoise. Ce n’est pas un moment où on veut penser à la langue, on veut juste avoir un service. Donc le poids de l’offre ne devrait pas reposer sur le patient.

Antoine Gagnon va dans le même sens : On sait aussi que dans certaines circonstances, il y a des personnes qui vont plus utiliser le français, lors d’événements plus stressants par exemple.

Notre rôle, c’est de s’assurer que les gens soient au courant qu’ils peuvent communiquer en français, dit Antoine Gagnon, directeur général du Secrétariat aux affaires francophones.

Conscient de la situation, il assure travailler avec les différents organismes communautaires, dont la FFT et Réseau TNO Santé.

On continue à mettre l’accent là-dessus lors de nos rencontres avec la fédération franco-ténoise, explique-t-il, ajoutant que dans le cadre d’un audit externe, la FFT a demandé de se concentrer sur les cliniques de soins primaires.

Une volonté d’amélioration continue

Dans la dernière partie de son rapport, le Secrétariat aux affaires francophones établit cependant plusieurs pistes de recommandations.

La première concerne Votre avis GTNO (nouvelle fenêtre), le processus de rétroaction du public auprès du gouvernement territorial.

Ce dernier entend mieux publiciser l’outil, peu utilisé au cours du cycle de vie du plan stratégique précédent, selon le rapport.

C’est la façon formelle d’avoir le pouls de la communauté, renchérit Antoine Gagnon, c’est pour ça qu’on veut vraiment la publiciser.

Chaque fois qu’on rencontre la communauté franco-ténoise, on leur en parle de l’importance de cet outil-là, ajoute Antoine Gagnon, directeur général du Secrétariat aux affaires francophones.

De son côté, Audrey Fournier acquiesce. C’est un corridor d’information entre la population, puis ceux qui planifient les services. Donc c’est vraiment précieux pour le gouvernement d’avoir cette rétroaction-là.

Elle souhaite cependant la création d’un outil de dépôt de plaintes plus efficace.

Si on veut réellement faire une plainte, il faut imprimer un formulaire, le déposer, dit Audrey Fournier, directrice générale de la Fédération franco-ténoise. Même chose du côté de la commissaire aux langues, le formulaire est juste imprimable.

En poste depuis un an après le départ de son prédécesseur Benoît Boutin (nouvelle fenêtre), Antoine Gagnon espère continuer à améliorer le prochain questionnaire sur la satisfaction des francophones.

Il note que depuis la fin du dernier en juin 2024, son équipe a déjà pris en compte les recommandations pour remodeler les questions en 2025-2026.

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