La région du Kivalliq, au Nunavut, désormais dotée d’un appareil d’IRM

(Fournie par le gouvernement du Nunavut)
Les résidents des sept communautés de la région du Kivalliq, au Nunavut, ont désormais accès à un appareil à imagerie par résonance magnétique (IRM) portable, installé en décembre au Centre de santé du Kivalliq, à Rankin Inlet.
Le nouvel appareil portable permettra d’améliorer l’accès aux technologies médicales avancées pour les patients de la région du Kivalliq, qui pourront « recevoir ces soins sans avoir à quitter leur localité », dit le gouvernement du Nunavut dans un communiqué.
Les patients de la région devaient jusqu’alors se déplacer vers les provinces pour obtenir une IRM.
Nommé Swoop, ce nouvel appareil d’IRM portable peut être facilement déplacé d’une pièce à l’autre d’un hôpital. Aucune modification aux infrastructures n’est nécessaire.
Beaucoup plus imposants, les appareils d’IRM conventionnels doivent être installés dans une pièce spécialement aménagée.
Le nouvel appareil du centre de santé du Kivalliq sera utilisé par du personnel technique local formé en imagerie diagnostique.
Les rapports seront ensuite produits par des radiologues d’Ottawa, qui supervisent les services d’imagerie diagnostique du Nunavut.
Moins de déplacements médicaux
Cet appareil d’IRM servira notamment dans les cas de traumatismes crâniens, selon le communiqué du gouvernement.
L’accès à ce service à Rankin Inlet permettra aussi de réduire les risques liés aux délais causés par les déplacements, d’après un courriel du Dr François de Wet, chef territorial du personnel du ministère de la Santé.
« Historiquement, l’absence de tomodensitométrie ou d’IRM dans la région signifiait que tous les patients qui avaient besoin d’imagerie avancée du crâne devaient être transportés hors du territoire, ce qui cause des délais et des risques additionnels », écrit-il.
Selon Olivier Poitier, cofondateur et PDG d‘UpCare, qui distribue les appareils Swoop au Canada, le coût lié à l’acquisition de ce nouvel appareil à Rankin Inlet s’élèverait à près de 700 000 $.
Ce montant inclut les 650 000 $ que coûte l’appareil, la livraison dans cette communauté isolée du Nord, qui s’élève à environ 30 000 $, et les quelque 13 000 $ nécessaires à la formation des techniciens sur place.
En se fondant notamment sur les données associées à l’appareil d’Iqaluit, M. Poitier estime le coût d’entretien annuel à 62 000 $.
Un appareil de la marque Hyperfine a été installé en 2024 à l’Hôpital général de Qikiqtani, à Iqaluit. Il s’agissait alors du premier appareil d’IRM au Nunavut.
Le ministère de la Santé du Nunavut ne serait pas en mesure de confirmer le coût associé au nouvel appareil de Rankin Inlet, selon le Dr de Wet.
« Il s’agit d’un investissement substantiel en technologie médicale avancée, écrit-il », sans plus de détails.
Selon le Dr de Wet, le ministère ne peut non plus fournir d’estimations sur les économies potentielles générées par la réduction des déplacements de patients hors du territoire.
Olivier Poitier souligne qu’une analyse des coûts liée à l’achat d’un appareil d’IRM portable à Moose Factory, une communauté isolée de l’Ontario, a révélé des économies de 7 835 162 $ sur cinq ans, et ce, principalement en raison de la réduction des coûts de transport des patients.
Invitée à commenter l’accès à ce nouveau service de soins de santé dans la région, l’Association inuit du Kivalliq n’a pas fourni de réponse au moment de publier.
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