Québec appelé à améliorer les services d’imagerie médicale au Nunavik
Dans une motion présentée mardi, l’opposition officielle à Québec demande au gouvernement de s’assurer qu’un service de tomodensitométrie soit offert régionalement aux patients du Nunavik, qui doivent pour l’instant se déplacer jusqu’à Montréal pour subir un simple examen d’imagerie.
C’est le député libéral de l’Acadie et porte-parole de l’opposition en matière de relations avec les Premières Nations et les Inuit, André A. Morin, qui a présenté cette motion, adoptée à l’unanimité.
Ce dernier estime qu’il s’agit d’une situation inacceptable pour les Inuit du Nunavik.
« Est-ce que le gouvernement caquiste tolérerait que des citoyens de Laval ou de Trois-Rivières doivent parcourir 1500 kilomètres pour obtenir un diagnostic médical? La situation à laquelle nos concitoyens du Nord québécois sont confrontés est inadmissible », a déclaré le député de l’Acadie par voie de communiqué.
Radio-Canada rapportait récemment que l’absence de tomodensitomètre, communément appelé « CT-Scan », dans la région, était une grande source de désagréments pour les Nunavimmiut, qui doivent passer de longues périodes loin de chez eux.
La situation limite aussi les capacités des médecins à établir des diagnostics et peut ralentir la prise en charge des patients qui ont subi une blessure traumatique.
Le manque de capacité en imagerie médicale a par ailleurs été désigné dans une récente étude comme étant un facteur important du taux de mortalité du cancer du poumon, qui est 68 % plus élevé au Nunavik qu’ailleurs au Québec. L’appareil est nécessaire pour assurer le diagnostic précoce de la maladie.
Responsabilité régionale
Le ministre de la Santé Christian Dubé ne s’est pas opposé, mardi, à l’adoption de la motion. Il assure que son ministère accompagnera la Régie régionale de santé et de services sociaux du Nunavik (RRSSSN) dans la mise en place de ce service.
« Nous sommes au fait des besoins importants dans la région du Nunavik. Nous continuerons de collaborer avec nos partenaires, principalement avec la RRSSSN, afin d’accélérer les projets qui peuvent contribuer à répondre aux besoins de la population, notamment la mise en place d’un tomodensitomètre pour lequel nous sommes favorables », a dit par courriel le ministre Dubé.
L’organisation régionale jouit d’une certaine autonomie par rapport à Québec, et devra elle-même proposer un plan de déploiement du service d’imagerie. Aucun projet n’a encore été soumis au ministère pour le moment.
La RRSSSN assure toutefois que des discussions sont en cours et espère que le projet se concrétisera rapidement.