Nord canadien : Les répartiteurs du service 911 des Territoires du Nord-Ouest parleront français

Le service d’urgence 911 sera lancé dans les Territoires du Nord-Ouest entre le mois de juin et la fin 2019. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
La direction du service 911 des Territoires du Nord-Ouest confirme que les postes de répartiteurs seront des postes bilingues afin d’assurer une réponse en anglais et en français lorsque le territoire lancera son service d’appel d’urgence avant la fin de l’année.

La semaine dernière, après avoir pris connaissance d’informations parues dans des articles de Radio-Canada et de CBC, la Fédération franco-ténoise (FFT) avait publié un communiqué demandant au gouvernement que tous les répartiteurs puissent offrir des services en français.

Lors d’une entrevue avec Radio-Canada le 9 avril, le gestionnaire du service, Ashley Geraghty, avait en effet affirmé que le bilinguisme, en français, ou en toute autre langue, serait « préféré » dans l’embauche des répartiteurs.

Le fonctionnaire dit maintenant croire s’être mal exprimé par nervosité en entrevue. Selon lui, le gouvernement planifie que les postes seront bilingues, comme le veut la Loi sur les langues officielles du territoire.

Ainsi, le gouvernement ténois estime que tous les appels faits au 911 seront traités et transférés aux services d’urgences locaux en français et en anglais dans un délai de 30 secondes. Une durée de 80 secondes pourrait s’écouler pour les appels qui requerront l’aide d’un service d’interprète.

Cette clarification réjouit la FFT et son président, Jean-François Pitre, qui, dans une lettre ouverte, s’est adressé au gestionnaire du service.

« Comme vous le savez, le français et l’anglais jouissent d’un statut et de droits égaux, et nous nous réjouissons de savoir que le nouveau service 911 reflétera cette réalité ténoise, écrit-il. En situation d’urgence, il est important de pouvoir communiquer avec ses aidants dans la langue de son choix. »

Exemple d’appel au 911 en français

Répartiteur : « 911. What is your community, what is your emergency? 911, quelle est votre communauté et quelle est votre urgence? »
Utilisateur : « Je suis à Hay River et ma maison est en feu. »
Répartiteur : « Un instant, nous vous transférons au service d’incendie de Hay River. »

En plus de la formule de réponse écrite pour définir l’emplacement et le type d’urgence, les répartiteurs seront aussi tenus d’offrir, en anglais et en français, certaines instructions en cas d’urgence de santé immédiate comme quelqu’un qui s’étouffe ou qui nécessite une réanimation cardiorespiratoire.

Pour contacter les services d’urgence dans les T.N.-O. pour l’instant, il faut composer l’indicatif régional (867) suivi du préfixe local (874 à Hay River par exemple) ainsi que le 1111 pour la police ou le 2222 pour les pompiers. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)
Les complexités d’un transfert bilingue

Mais si Ashley Geraghty peut assurer que tous les appels faits au 911 seront traités en français, le gouvernement tente encore de déterminer comment le service sera traité une fois l’appel transféré aux différents services.

« Une fois que l’appel nous quitte et est transféré [dans les différents services d’urgence] dans les communautés, il se peut que seulement l’anglais ou une langue autochtone soit parlé, explique Ashley Geraghty. C’est de là que vient la complexité : comment s’assurer que le service continue d’être de même niveau après le transfert? »

Assurer un service d’interprétation pour les langues autochtones

Le gouvernement fera aussi appel à un service d’interprétation afin de pouvoir offrir un service 24 h sur 24 dans les 9 langues autochtones officielles des Territoires du Nord-Ouest.

Selon Ashley Geraghty, le gouvernement est présentement en discussion avec l’entreprise manitobaine de traduction CanTalk, mais ils en sont encore à l’élaboration d’un contrat.

Ashley Geraghty est le responsable du service 911 dans les Territoires du Nord-Ouest. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

« Le but du contrat sera d’assurer que nous pourrons offrir le service, explique Ashley Geraghty. Cependant, nous faisons plus que de parler avec CanTalk, nous travaillons aussi avec le ministère de l’Éducation de la culture et de la Formation pour maintenir sa liste de traducteurs, pour nous assurer de ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier. »

Joints au téléphone, les dirigeants de CanTalk, l’entreprise qui offre déjà ses interprètes à d’autres services de santé ou de policiers au pays, ont assuré qu’ils seraient en mesure de répondre au besoin du gouvernement territorial.

« Nous avons déjà un bon réseau d’interprètes qui travaillent dans les 11 langues officielles et nous continuons d’améliorer ce bassin, explique le directeur des opérations de CanTalk, Keith Liam. Quand nous travaillons avec ces interprètes, nous voyons qu’ils veulent aider leur communauté et nous voyons donc que c’est une occasion pour eux de continuer de le faire. »

Le gouvernement n’est pas en mesure pour l’instant de révéler quand le centre d’appel entrera en fonction, mais il assure que le lancement sera accompagné d’une vaste campagne d’information sur le nouveau service.

Avec des informations de Claudiane Samson

Mario De Ciccio, Radio-Canada

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