Une initiative pour améliorer les soins et services aux Inuit de l’Arctique québécois atteints de cancer

La Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik, dans l’Arctique québécois, effectuera une tournée de consultations publiques dans la région pour recueillir les commentaires des Inuit sur les soins et services qui sont offerts aux personnes atteintes de cancer.
« Les consultations [publiques] vont nous informer sur les attentes des gens par rapport au réseau de la santé […] et sur comment on peut mieux les accompagner », mentionne l’agente de planification et de programmation pour la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik (RRSSSN), Justine Grenier, en entrevue téléphonique avec Regard sur l’Arctique.
La RRSSSN a lancé jeudi le Projet cancer du Nunavik, une initiative qui vise à déterminer de quelles manières les soins et services liés au cancer offerts aux Inuit peuvent être améliorés.
« On va s’asseoir pour avoir une discussion avec les gens et leur demander : comment peut-on mieux vous accompagner quand vous arrivez à Montréal? », explique-t-elle.
La RRSSSN a reçu un financement d’environ 750 000 $ du Partenariat canadien contre le cancer au mois de novembre pour lancer le projet qui prendra fin en mars 2022. Les dates des consultations publiques n’ont pas été déterminées, mais elles auront lieu dans chacune des 14 communautés du Nunavik à compter du mois d’octobre.
Des soins inférieurs pour les Inuit
Dans sa Stratégie canadienne de lutte contre le cancer, publiée le 4 juin, le Partenariat canadien contre le cancer révélait que les Inuit de l’Arctique canadien recevaient des soins pour le cancer inférieurs à ceux prodigués ailleurs au pays, en plus d’être victimes de racisme dans le système de santé.
Comme certaines collectivités ne disposent pas de médecins permanents, elles doivent compter sur des centres de soins infirmiers composés en grande partie de travailleurs venus de l’extérieur.
De plus en plus de services liés au cancer sont offerts au Nunavik, comme des cliniques mobiles offrant des mammographies de dépistage, explique Justine Grenier. Mais pour obtenir certains soins spécialisés, comme des traitements en oncologie, les patients inuit doivent quitter leur communauté et se rendre dans un hôpital du sud de la province.
« Je ne peux pas dire qu’il n’y aura jamais de soins et de services en oncologie offerts dans le Nord […] mais pour l’instant l’accent est sur l’accompagnement hors communauté », mentionne-t-elle.
Lors de leur passage dans le sud de la province, les patients inuit souffrent régulièrement d’isolement en raison de l’absence de membres de leur famille, ajoute-t-elle. D’autres encore se heurtent à la barrière de la langue avec le personnel soignant ou à un manque de connaissances sur leur maladie.
« C’est de voir comment on peut accompagner les gens à assimiler l’information [qui leur est offerte], à mieux la comprendre et à pouvoir prendre de meilleures décisions en connaissance de cause », affirme Justine Grenier.
À la lumière des recommandations et des commentaires recueillis durant les consultations publiques, la RRSSSN déterminera par la suite quelles initiatives peuvent être mises en place pour répondre aux attentes des Inuit.
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