Un refuge pour sans-abri ouvre près d’un lieu fréquenté par des itinérants autochtones à Montréal

Joanna Oovaut, originaire du Nunavik, assiste à l’inauguration de Résilience Montréal, un refuge destiné à la population en situation d’itinérance du square Cabot, au centre-ville de Montréal. (Ivanoh Demers/Radio-Canada)
Le nouveau centre pour sans-abri Résilience Montréal a ouvert ses portes jeudi au centre-ville de la métropole. Attendu depuis plusieurs mois, le refuge se veut une solution à ce qui était qualifié de « crise humanitaire » au square Cabot, lieu de rencontre de la population itinérante et autochtone.

Signe de l’importance politique de ce refuge, une impressionnante délégation était présente à l’ouverture, dont la mairesse Valérie Plante, la ministre provinciale responsable des Affaires autochtones, Sylvie D’Amours, et la commissaire aux relations avec les peuples autochtones, Marie-Ève Bordeleau.

Cette dernière a d’ailleurs salué le « travail d’équipe » sous-tendant le projet, dont le financement a été bouclé et annoncé à la fin d’octobre. Le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal versent ensemble 300 000 $ pour le fonctionnement du centre, situé à l’intersection des rues Atwater et Sainte-Catherine.

« Résilience, c’est le meilleur exemple d’une collaboration, du début à la fin, des organismes du milieu et des différents paliers de gouvernements », a souligné la commissaire Bordeleau.

Les organismes communautaires dénoncent depuis des mois le vide créé par le départ du refuge Open Door, qui a dû déménager en décembre en raison de l’embourgeoisement du quartier. Des organismes du milieu rapportent que quatorze personnes, la plupart des itinérantes autochtones, sont mortes depuis l’hiver dernier.

Résilience Montréal, un centre de jour destiné à la population en situation d’itinérance dans le secteur du square Cabot, a été inauguré jeudi. (Ivanoh Demers/Radio-Canada)
Un centre nouveau genre

Le centre, qui se veut « nouveau genre », est essentiellement composé de trois salles : la salle d’accueil – qui comprend un manteau de cheminée et quelques ordinateurs -, une salle « de bien-être », et une salle « de guérison », où les clients recevront la visite de psychologues et de physiothérapeutes. Si les usagers sont victimes d’agression sexuelle ou autres, ils bénéficieront d’un endroit calme pour rédiger des rapports avec des agents de police.

L’organisme ouvert de 8 h à 20 h dispose également de douches et d’une cuisine où seront préparés des mets pour la clientèle.

« C’est encore mieux que le refuge Open Door! », s’exclame Joanna Oovaut, originaire de Quaqtaq, au Nunavik, la région inuit du Nord québécois, venue avec son conjoint assister à l’inauguration des lieux. À Montréal depuis un an et demi, l’Inuk compte bien utiliser les services offerts par le nouveau centre.

Les différents intervenants à l’origine du projet, dont Nakuset, directrice générale du Foyer pour femmes autochtones de Montréal, mettent l’accent sur « le sens de communauté » et « l’atmosphère invitante » que pourront ressentir les futurs clients dans cet « espace sécuritaire » (safe space).

À noter que des organismes comme Moisson Montréal et Cactus Montréal viendront y dispenser des soins.

Le projet a été rendu possible notamment grâce « au travail acharné » d’une centaine de bénévoles, et aussi grâce à Architecture sans frontières Québec, « bras humanitaire » de l’Ordre des architectes du Québec. Les travaux de rénovation ont été effectués en trois semaines seulement.

Le centre, situé dans un ancien restaurant japonais, est temporaire, puisque le local devrait être détruit pour faire place à des copropriétés. Nakuset et ses partenaires sont déjà à la recherche d’un nouveau local permanent, mais toujours aux alentours du square Cabot.

Le nouvel emplacement sera également réalisé avec Architecture sans frontières Québec, dans le même « esprit ». « C’est très important d’avoir des services qui continuent », affirme Nakuset.

Laurence Niosi, Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur les Autochtones au Canada, visitez le site d’Espaces autochtones.

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