Nouvelle clinique pour jeunes Inuit du Nord canadien dans un hôpital pour enfants d’Ottawa

La Dre Radha Jetty a travaillé plusieurs années à temps plein au Nunavut comme pédiatre et elle y oeuvre toujours à temps partiel. (Christian Milette/Radio-Canada)
Le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO), situé dans la capitale canadienne, Ottawa, a inauguré lundi une nouvelle clinique qui dispensera des soins adaptés aux jeunes patients inuit venus du Nunavut, territoire de l’Arctique canadien.

Les enfants et les adolescents qui viendront dans le sud pourront désormais se rendre à la clinique Aakuluk, terme « qui exprime la chaleur, l’amour et l’affection » en inuktitut, peut-on lire dans un communiqué publié par l’établissement de santé.

« Comme n’importe quel enfant aux prises avec des problèmes de santé complexes, [les jeunes Inuit] doivent naviguer dans un système compliqué, voir plusieurs médecins différents, colliger beaucoup d’informations », illustre la Dre Radha Jetty, la médecin responsable de la nouvelle clinique.

« Ils sont très loin de chez eux, des milliers de kilomètres parfois, dans un autre environnement où la langue et la culture sont différentes […] Ça peut causer des situations émotionnelles difficiles. »

La Dre Radha Jetty, pédiatre au CHEO et responsable médicale de la clinique Aakuluk

C’est pour mitiger les effets néfastes du dépaysement et des différences culturelles que la clinique Aakuluk pourra compter sur du personnel du Centre Inuuqatigiit pour les enfants, les adolescents et les familles inuit et de Tungasuvvingat Inuit, deux organismes ottaviens qui viennent en aide aux Inuit de la capitale fédérale.

Ces personnes, surnommées « navigateurs », « comprennent ce que vivent les familles des patients et pourront les orienter dans le système de santé, particulièrement les mettre en lien avec des organismes qui pourront les aider ici à Ottawa, loin de chez eux », précise la Dre Jetty, qui est devenue, en 2008, la première pédiatre à œuvrer à temps plein au Nunavut.

Il y aura également un interprète à la disposition des patients et de leur famille. L’absence d’interprètes parlant l’inuktitut dans les hôpitaux du sud peut nuire à la qualité des soins que reçoivent les patients, qui sont parfois incapables de se faire comprendre par le personnel médical.

« L’année dernière, on a eu 2200 visites au CHEO venant du Nunavut, ça ne compte pas les patients inuit qui habitent à Ottawa », souligne pour sa part le président-directeur général du CHEO, Alex Munter.

Ce dernier indique aussi que les soins prodigués aux jeunes venus du Nunavut et les frais de déplacement pour les amener jusqu’à Ottawa sont remboursés par le gouvernement du territoire.

La région métropolitaine d’Ottawa-Gatineau compte la plus grande population inuit à l’extérieur des territoires et régions inuit du Canada.

Selon le plus récent recensement, ils seraient 1280 dans la région. Or, certaines organisations locales croient que les Inuit sont beaucoup plus nombreux dans la capitale fédérale et ses environs.

Selon CBC, le Réseau local d’intégration des services de santé de Champlain — s’appuyant sur des informations d’organismes communautaires inuit — estimait par exemple en 2015 qu’il y avait 3700 personnes inuit sur son territoire.

Avec les informations de Christian Milette

Dominique Degré, Radio-Canada

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